Face au défi climatique, pas d’atténuation sans adaptation

Face au réchauffement climatique, nous devons mener de front la réduction des émissions de CO2 (atténuation) et la préparation de nos territoires aux évolutions du climat (adaptation). En tant que constructeur et opérateur d’infrastructures au centre des enjeux climatiques, VINCI se doit d’apporter des solutions concrètes et d’être un acteur reconnu de la résilience des territoires.

Nous avons posé trois questions à Isabelle Spiegel, directrice de l’environnement de VINCI. 

Comment Vinci construit sa stratégie d’adaptation au dérèglement climatique et à  ses conséquences? 

De par son métier de concessionnaire d’infrastructures de transports, VINCI se doit de raisonner sur le temps long, puisque nos contrats portent sur plusieurs décennies. Depuis 2017, nous avons lancé avec Leonard une démarche de prospective sur la résilience climatique. Nous avons également développé ResiLens, un outil de visualisation et de pré-diagnostic de la criticité des infrastructures par rapport aux aléas climatiques.

Plus de 200 collaborateurs ont ainsi été formés sur ces questions. 

Seule une approche systémique, multi-acteurs et ancrée dans une connaissance fine du territoire garantit l’efficacité d’une stratégie d’adaptation. La prévision des crues est un bon exemple. Elle s’envisage à l’échelle des bassins versants, à l’aide d’outils de simulation, tels que CaledonIA, développé au sein du Groupe. 

L’adaptation, sur le long terme, est une question d’anticipation. Face aux incertitudes concernant l’évolution climatique, comment choisissez-vous un scénario crédible? 

Il y a une vraie nécessité de mettre en commun les méthodologies pour agir de manière cohérente entre toutes les parties prenantes.  

En France, le nouveau plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) se fonde sur l’hypothèse d’un réchauffement moyen de +4°C à horizon 2100. C’est un référentiel utile pour une coopération entre pouvoirs publics, collectivités, acteurs privés et assureurs pour concevoir de nouveaux modèles économiques de l’adaptation. Il y a une petite dizaine de pays dans le monde qui ont déjà des plans d’adaptation similaires; le Royaume-Uni a ainsi publié en 2023 son troisième plan d’adaptation au changement climatique, la Colombie est également très engagée, au même titre qu’elle l’est sur la préservation de
la biodiversité. 

Une fois les risques identifiés dans le cadre de scénarios partagés, comment passez-vous à l’action? 

Le groupe VINCI se doit d’apporter des solutions! Nous avons recensé, en interne, un catalogue de 75 solutions pour l’adaptation climatique. Parmi les exemples que j’apprécie, la création d’îlots de fraîcheur en ville, qui illustre la nécessité de l’adaptation des centres urbains et la nécessaire collaboration public-privé pour réinventer l’aménagement. Revilo, qui a gagné le Grand Prix de l’environnement VINCI 2024, peut y contribuer avec son expertise qui combine désimperméabilisation des sols, réinfiltration des eaux de pluie et végétalisation.

« Une bonne stratégie d’adaptation débute par une vision systémique des enjeux, au sein de son territoire. » 

Isabelle Spiegel

Cet article est issu de notre Yearbook 2025 : « Façonner les solutions ».  

Lire le yearbook 2025 : « Façonner les solutions »

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Crédit photo : Quang Nguyen Vinh Pexels

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