Pour avancer cette hypothèse, les chercheurs ont mené une analyse comparative entre la densité des zones d’habitation et l’indice de masse corporelle (IMC) de plus de 400 000 citadins britanniques. Résultat : la densité idéale pour la santé avoisinerait les 3 200 habitants par km2 (The Lancet).
Une densité qui correspond à une typologie urbaine européenne, où les villes affichent une densité variant, en moyenne, entre 3 000 et 6 000 habitants par km2 — à comparer à une moyenne autour de 10 000 habitants par km2 en Asie, et autour de 1 000 à 2 500 habitants au km2 en Amérique du Nord et en Australie (Future Cities & Environment). Le secret de ces villes ? Un urbanisme compact, qui encourage la marche, l’activité physique et les interactions sociales, tout en mettant à disposition de nombreuses infrastructures ainsi que des commerces de proximité. Les banlieues ou les villes moins densément peuplées, quant à elles, sont aussi moins connectées, ce qui a tendance à favoriser la sédentarité et le recours systématique à la voiture.
Depuis les années 1960, de nombreuses études ont exploré la nature des liens entre ville et santé, donnant même lieu à la création de spécialités, à l’instar de la sociologie urbaine ou de la psychiatrie sociale (WHO). Le champ de recherche semble toutefois vivre un regain d’intérêt ces dernières années, avec des études analysant les liens entre maladies cardiovasculaires et urbanisme (Heart Foundation) ou encore des publications scientifiques analysant l’impact de la vie urbaine sur la santé mentale (NCBI). Si le milieu urbain fait l’objet de tant d’attention, c’est que sa population humaine est amenée à croître de manière exponentielle lors des prochaines décennies (Unicef). C’est dans ce contexte que la plupart des pays se saisissent désormais de la question, avec l’objectif d’accompagner les villes dans leur croissance démographique et les aider à créer un environnement de vie “durable” (Next City).