En tout, ce sont 455 projets de grande hauteur qui sont désormais dans les tuyaux de la capitale anglaise. Londres ne fait pas pour autant figure d’exception : le business des tours se porte bien, à la faveur de la concentration des populations dans les villes. Mais à l’heure où les critiques contre l’empreinte écologique des bâtiments de grande hauteur s’accumulent, la course vers le ciel ne peut plus être le principal argument de l’urbanisme vertical.
Un futur en bois ?
Les tours et autres gratte-ciel ont ainsi entamé leur mue écologique. Les chercheurs se concentrent aujourd’hui sur la faisabilité des tours en bois : le lamellé croisé permet désormais aux architectes et ingénieurs d’imaginer des bâtiments d’une taille inenvisageable il y un siècle. À Bordeaux vient d’ailleurs de se tenir le salon Woodrise, premier congrès mondial consacré aux immeubles bois moyenne et grande hauteur. Si les progrès techniques sont indéniables et que l’engouement autour des bâtiments en bois est réel, ces constructions doivent encore faire la preuve de leur solidité et de leur résistance. Comment se comporteront-elles face à des événements climatiques extrêmes ou à un incendie majeur ?
La rénovation change aussi
A Paris, les tours vivent même un (relatif) retour en grâce, avec une douzaine de bâtiments de plus de 100 mètres de hauteur désormais en chantier ou programmés. Il ne s’agit pas uniquement d’un changement de mentalité ou de volonté politique. Les chantiers intégreront les nouveaux enjeux de l’urbanisme. A l’image de la tour Montparnasse, dont la métamorphose a finalement été confiée, le 19 septembre 2017, à trois agences d’architecture parisiennes, regroupées sous le nom de Nouvelle AOM. Le collectif lauréat promet ainsi de la rendre bas carbone, économe, multifonctionnelle et mieux intégrée dans la ville, tandis qu’aux 210 mètres actuels du bâtiment viendront s’ajouter les 18 mètres d’une serre agricole nichée en son sommet. Un défi technique pour le moins ambitieux qui devra être bouclé pour l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris en 2024.