Les nouveaux territoires de la transition
L’année 2022 a été une nouvelle fois celle de tristes records pour la planète. En mai dernier, la sixième des neuf limites planétaires identifiées par le Stockholm Resilience Center, celle du cycle de l’eau douce, était franchie, mettant davantage en péril les équilibres naturels de la Terre et son habitabilité. Au cours de l’été, plus de 500 000 hectares de forêts partaient en fumée en Europe. Parler de « nouveaux mondes » peut donc surprendre ; il ne sera pourtant pas question ici de fuite en avant, ou de s’envoler vers l’espace pour mieux échapper à notre réalité terrestre. Ces nouveaux mondes sont ceux de la transition, ceux que nous pouvons imaginer, puis construire, pour mieux habiter l’avenir.
La transition vers des modèles soutenables nous impose de modifier en profondeur nos modes de vie, nos infrastructures et nos usages. Dans un monde sujet à des tensions et à des crises multiples, où l’incertitude domine l’horizon, il faut être capable de voir « au-delà », d’anticiper, de nous projeter pour mieux agir. Ce contexte troublé ne doit pas nous faire perdre de vue le processus de décarbonation des activités humaines et de nos économies, qui reste une boussole pour les actions à mener.
Si l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 doit continuer à concentrer les efforts en matière de projets et de financements dans cette « décennie décisive », il nous faut également prendre en compte le vivant dans son ensemble. La réponse aux défis que posent l’adaptation, la biodiversité ou la gestion des ressources doit aller de pair avec une attention constante aux équilibres économiques et sociaux, pour assurer l’acceptabilité de ces trajectoires qui sont nécessaires.
Pour atteindre ces objectifs, la contribution des innovateurs et des entrepreneurs est décisive. Signe d’espoir, les investissements dans les start-up tournées vers les enjeux environnementaux continuent à être très dynamiques dans une conjoncture pourtant moins favorable à l’investissement dans l’innovation. Plus que jamais, Leonard œuvre pour développer de nouvelles solutions et créer des opportunités qui définiront ces nouveaux territoires de la transition.
Chez Leonard, nous poursuivons l’exploration de ces nouveaux territoires, réels et virtuels, dans lesquels s’incarne la transition. Pour ne pas avoir un jour à déplorer notre inaction, nous devons collectivement nous montrer à la hauteur de nos défis communs. Le chemin de la transition ne pourra être parcouru qu’en réfléchissant aux obstacles organisationnels et culturels qui entravent les possibilités de changement, et en coordonnant l’ensemble des acteurs aux différentes échelles des territoires.
C’est pour cette raison qu’en 2023, Leonard continuera de réunir tous les acteurs de cette transformation avec la conviction qu’il est possible de lever ensemble les freins qui nous retiennent encore de construire ces futurs désirables.
— Julien Villalongue, directeur de Leonard
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Au sommaire de ce Yearbook 2023
1. L’agenda des nouveaux mondes
2. Géographies
Cabinet de curiosités : vers une ville résiliente
« La vraie raison d’être de l’urbanisme aujourd’hui, c’est l’adaptation » – entretien avec Franck Boutté
La transition écologique, une affaire communale ?
Explorer les enjeux d’une économie bleue durable
Les énergies marines renouvelables ont le vent en poupe
Métayers : entre nouvelle frontière et BIM augmenté
Récits des mondes virtuels
Pourquoi blockchain et métayers vont-ils (souvent) de pair ?
3. Boussoles
Durable et locale : les habits neufs de l’industrie ?
« L’objectif de VINCI est de mettre en œuvre 90% de béton bas carbone d’ici à 2030 » – entretien avec Isabelle Spiegel
Le grand chantier des risques au travail
Maintenance prédictive : l’industrie à l’heure du soin
« La mobilité est un système qui va bien au-delà des véhicules » – entretien avec Pierre Delaigue
L’hydrogène vert au défi du passage à l’échelle
Des mots dans le débat
4. Voyageurs
Des solutions à l’épreuve du terrain
Accélérer, une histoire à plusieurs
Financement : la climate tech à l’abri des crises ?
Nouveaux mondes, objets artistiques ?