Les prédictions de Leonard pour 2018

Après vous avoir fait découvrir, en 2017, une large sélection d’idées et de projets illustrant les transformations des marchés et des métiers de la construction et des infrastructures, Leonard se projette désormais en 2018. Au programme de ce dernier billet de l’année, nos dix “prédictions” pour l’année à venir : intelligence artificielle, mobilité, résilience, énergie, construction… Rendez-vous l’année prochaine !

Intelligence artificielle : L’AI-pocalypse n’aura pas lieu

Intelligence artificielle

La généralisation de l’utilisation de l’IA se poursuit, mais les machines ne prendront pas le pouvoir. Dans le secteur de la construction, par exemple, l’IA va gagner du terrain, mais toujours sur des tâches bien spécifiques et compartimentées. L’intelligence artificielle de Smartvid.io est désormais capable d’identifier les dangers potentiels sur un chantier à partir de photos et de vidéos tandis que les engins de construction intelligents du japonais Komatsu peuvent visualiser et analyser leur environnement en temps réel grâce à un processeur dédié embarqué. Ces innovations vont sans nul doute faire des émules, mais l’IA est encore loin de pouvoir rivaliser avec l’intelligence humaine et d’atteindre la “Singularité” tant redoutée, c’est-à-dire l’apparition d’une “strong AI” avec une conscience autonome.

Véhicule autonome : Un poids lourd va sortir du bois

Véhicule autonome Apple

Apple va équiper les voitures du futur, à défaut de les construire. C’est finalement le géant du numérique que l’on attendait le moins qui pourrait sortir grand vainqueur de la course à la voiture autonome. La firme américaine a dévoilé quelques unes des pistes de recherche poursuivies et développées en interne. Parmi les avancées les plus prometteuses, la technologie VoxelNet, un logiciel capable d’analyser des données tridimensionnelles grâce à son algorithme qui apprendrait seul, en deep-learning, à détecter les voitures, piétons et cyclistes, permettant ainsi au véhicule de faire la différence entre les différents obstacles potentiels sur son chemin. Un système de conduite innovant qui aurait en outre pour avantage décisif de pouvoir s’adapter à différents modèles de voitures.

Energie : Les mines à charbon se convertissent aux renouvelables

Energie : Les mines à charbon se convertissent aux renouvelables

Le charbon voit s’ouvrir devant lui un avenir plus vert. Pointées du doigt pour leur empreinte écologique, les usines à charbon n’ont certes plus le vent en poupe. Corollaire de cette transition mondiale vers des énergies plus propres, l’exploitation de nombreuses mines à charbon est arrêtée, comme en Inde, posant la question de la revalorisation des sites. En Chine, une mine inondée accueille désormais une ferme solaire flottante, tandis qu’en Allemagne, un site désaffecté pourrait être transformé en une station de transfert d’énergie par pompage (STEP).

New Space : L’industrie spatiale pose des premiers jalons en orbite

New Space : L’industrie spatiale pose des premiers jalons en orbite

L’avènement d’une nouvelle industrie spatiale est annoncé. En 2018, la startup californienne FOMS projette de fabriquer une fibre optique… depuis la Station spatiale internationale. Le vide spatial permettrait d’y produire une fibre optique tellement rare et difficile à fabriquer sur Terre que l’opération depuis l’espace s’avèrerait rentable. En Europe, aux Etats-Unisou encore en Chine, l’espace fait son grand retour dans l’agenda politique. Pour l’Agence spatiale européenne par exemple, l’objectif est l’implantation d’un “village” sur la Lune à l’horizon 2030, avec une installation sur Mars en ligne de mire. Leur rêve commun ? L’“ISRU”, acronyme signifiant “In Situ Resource Utilization”, c’est-à-dire l’extraction et l’exploitation locales des ressources — par exemple par minage d’asteroïdes, qui porte la promesse d’une réduction très significative des coûts de lancement. Si l’entrepreneuriat spatial n’en est encore qu’à ses balbutiements, les entreprises et les Etats sont déjà nombreux à s’intéresser à ses promesses, notamment en matière de ressources. Pris dans leur ensemble, tous ces projets, notamment ceux qui visent à réduire le coût des voyages, préfigurent la naissance de ce qu’on appelle déjà le New Space. Avec peut-être, demain, l’installation d’usineséquipées des dernières technologies en matière d’impression 3D.

Robotisation : La cobotique intègre les environnements de travail

Robotisation : La cobotique intègre les environnements de travail

Votre nouveau voisin de bureau est un robot. Alors que les robots sont présents depuis plus de 20 ans dans les usines, l’avènement de la “robotique collaborative” ouvre une nouvelle ère en matière de collaboration Homme-machine. Dans ce nouveau paradigme où le cerveau du cobot est celui de son opérateur, les forces de la machine et de l’Homme sont utilisées de manière complémentaire. Mais le déploiement des cobot donne lieu à de nouveaux types d’interactions sur le lieu de travail. Il faut non seulement accélérer l’introduction des nouveaux systèmes, mais aussi encourager les expérimentations de façon à ce qu’ils s’intègrent parfaitement au sein des équipes et des processus existants. Une mutation qui exige un nouveau type d’accompagnement pour les salariés et donnera lieu à la naissance de nouveaux métiers.

Logement : La propriété immobilière recule face au “XaaS”

Logement : La propriété immobilière recule face au “XaaS”

Les millenials réinventent l’accès à la propriété. Aux Etats-Unis, le cliché du pavillon de banlieue des années 1960 ne fait plus recette. Au Royaume-Uni ou encore en Australie, le constat est le même : jamais une génération n’avait été si peu propriétaire. Les contraintes financières pèsent évidemment sur les jeunes générations. Mais pas seulement ! Les millenials seraient aussi plus enclins à privilégier les voyageset remettre l’accès à la propriété à plus tard, voire à y renoncer. L’émergence de la génération “XaaS” (Everything-as-a-service), qui fait du logement un service comme un autre, y est pour quelque chose, de même que les évolutions sociétales — recul de l’âge du mariage et du premier enfant. Et si les millenials se décident finalement à devenir propriétaire, ils auront à coeur de transfigurer leur lieu de vie : plus respectueux de l’environnement, moins centré sur l’usage de la voiture ou encore plus technologique.

Mobilité : Paris ouvre la porte à la mobilité intégrée

Mobilité : Paris ouvre la porte à la mobilité intégrée

La capitale française est en lice pour écrire le futur des transports. La révolution de la mobilité urbaine a déjà commencé… en Finlande. Avec son application de transport déployée à Helsinki, la startup Whim fait office de pionnier en matière de “mobility-as-a-service”. Le service, qui intègre dans une seule offre transports publics et privés, inclut ainsi bus, taxis, co-voiturage et autres vélos en libre-service dans ses itinéraires, avec la possibilité de payer ses trajets directement depuis l’application, à la demande ou dans le cadre d’un abonnement. Un tour de force qui permet à Whim de se rêver en “Netflix des transports” et de viser plusieurs villes pour son développement sur les marchés internationaux. En 2018, Paris pourrait bien être l’une de ses cibles. D’autant qu’un rapport publié par le BCG, en collaboration avec des acteurs de la sphère publique et privée, souligne le fort potentiel de la capitale françaisepour innover et inventer le futur de la mobilité, avec les Jeux Olympiques de 2024 en vue.

Smart City : Les citoyens réclament les clés de la Smart City

Smart City : Les citoyens réclament les clés de la Smart City

La ville de demain remettra l’humain au centre. Alors que de nombreuses villes à travers le monde ont engagé leur révolution numérique, l’implication de la population dans cette mutation apparaît désormais comme indispensable. Singapour, qui affiche son ambition de devenir la première “smart nation”, en offre un cas d’étude concret. Si le volontarisme des autorités de la cité-Etat lui vaut d’être distinguée comme l’une des villes les plus avancées en matière de smart city, la démarche technocentrée de Singapour montre aujourd’hui ses limites. Car le déploiement à marche forcée de certaines technologies d’IA ou d’IoT rencontre une faible adhésion de la population. Pour les autres villes engagées sur le même chemin, l’exemple de Singapour souligne l’importance de mettre leurs citoyens au coeur de cette transformation et la nécessité de concevoir un territoire intelligent centré sur les besoins et les usages de sa population.

Résilience urbaine : 20 séismes violents vont faire trembler la Terre

Résilience urbaine : 20 séismes violents vont faire trembler la Terre

Les villes accélèrent en matière de résilience. Selon une étude publiée dans Geophysical Research Letters, des variations dans la vitesse de rotation terrestre devraient déclencher une activité sismique particulièrement élevée en 2018. Alors que la moyenne enregistrée ces dernières décennies tourne autour de 15 séismes majeurs par an, les géologues de cette étude américaine anticipent pas moins d’une vingtaine de séismes majeurs l’année prochaine. Les villes, déjà en première ligne face aux événements climatiques extrêmes, n’ont d’autre choix que de se mobiliserpour renforcer leur résilience.

Travail : L’IoT et les wearables convolent en justes noces

Travail : L’IoT et les wearables convolent en justes noces

Le secteur de la construction se tourne vers les technologies portatives. Alors que l’industrie des “wearables” avait jusqu’alors échoué à faire entrer ses vêtements ou accessoires intégrant de l’informatique et de l’électronique dans les usages, une nouvelle offensive est sur le point de convaincre les professionnels, engagés dans une démarche d’amélioration de la productivité, de la sécurité et de la gestion des risques sur les chantiers. Car si l’intégration de l’IoT aux technologies portatives promet, entre autres, de réduire les risques d’accident en faisant fonction de GPS ou encore de capteur de données biométriques et environnementales, elle fait aussi émerger des craintes liées à un détournement malveillant des informations récoltées. Des problématiques liées à l’exploitation de la data que les fabricants ont désormais intégrées, en proposant des équipements qui se déconnectent automatiquement lorsque les salariés quittent le chantier. La question de la pénibilité des tâches devient également un argument fort, avec des capteurs qui réagissent lorsqu’une charge s’avère trop lourde pour être portée. L’IoT appliquée à la construction démontre également comment la récolte de données sur les chantiers s’intègre dans le cadre d’une autre révolution en cours : le déploiement des plateformes de BIM.

Cet article est extrait de la Newsletter de Leonard, le laboratoire ouvert du futur des villes et des infrastructures animé par VINCI.

Nous partageons notre veille toutes les 2 semaines, inscrivez-vous !

Partager l'article sur