La start-up américaine Von Perry cherche 2 millions de dollars en crowdfunding pour ses constructions imprimées en 3D à partir de ciment géopolymère
Pour se financer, Von Perry, une start-up américaine du secteur de la Construction Tech, a choisi un mode de financement original : plutôt que de faire appel à des fonds d’investissement, elle a recours au crowdfunding. Elle recherche actuellement 2 millions de dollars via la plateforme StartEngine, alors que son premier “proof-of-concept” sortira de terre en octobre, au Texas.
Mais Von Perry ne se distingue pas uniquement par son mode de financement. Son ambition est, elle aussi, particulièrement innovante : il s’agit de construire pour la première fois des maisons en utilisant à la fois du béton géopolymère et l’impression 3D. Ce type de matériaux a l’avantage de résister aux fortes chaleurs du Texas, tout en ayant une empreinte plus faible que les bétons conventionnels. Quant à l’impression 3D, elle permet de simplifier le processus de production tout en facilitant la personnalisation des bâtiments. Grâce aux machines fournies par la société Total Kustom à Von Perry, une équipe de trois personnes peut ainsi imprimer en 3D une maison en quatre mois, couche par couche.
Certes, le chantier de la première maison n’a pas respecté ce délai, mais la levée de fonds en cours devrait permettre à l’entreprise d’industrialiser les processus. Une partie de la somme sera en effet consacrée au développement d’Arcus, une plateforme logicielle propriétaire destinée à consolider l’ensemble du déroulé de la construction. La plateforme utilisera l’intelligence artificielle pour faire évoluer facilement les plans de maisons et fournir des instructions détaillées sur le planning de construction et les différentes étapes du chantier. Six maisons devraient sortir prochainement de terre, essentiellement à Dallas et dans sa région.
Une start-up écossaise propose une solution de construction légère reposant sur des blocs de plastique recyclés
La société Quick Block, basée à Stirling, en Ecosse, vient de recevoir un premier investissement de 310 000£ pour développer son concept de construction légère. Quick Block a imaginé des blocs en polypropylène recyclé, achetables en ligne et livrés à plat, qui s’ouvrent facilement pour créer des boîtes. Leur assemblage ne nécessite aucun outil. Les boîtes sont ensuite remplies de déblais ou de gravier pour créer des blocs de construction sans béton. Ces blocs sont fabriqués à partir de polypropylène 100 % recyclé qui, sinon, irait à la décharge. Ils peuvent être démontés et réutilisés à plusieurs reprises.
L’idée est de proposer une alternative légère, modulable et écologique aux matériaux traditionnels pour différents contextes de construction, comme l’événementiel, l’humanitaire ou la sécurité et l’armée. Par exemple, des blocs Quick Block remplis de gravier ont montré leur intérêt en tant que barrières contre les attaques terroristes de véhicules.
Isol’En Paille veut décarboner la construction avec des isolants en bottes de paille
En France, la start-up Isol’En Paille, basée à Lys-Haut-Layon, en Maine-et-Loire, veut démocratiser l’usage de la paille dans la construction. Pour cela, elle a mis au point une botte standardisée et adaptée aux contraintes du secteur du bâtiment : de 22 centimètres d’épaisseur, ces bottes correspondent exactement au format requis dans les chantiers de construction à ossature bois. L’intérêt ? La paille constitue un excellent matériau biosourcé, car c’est un isolant thermique naturel. Il est renouvelable et permet de stocker dans les murs le CO2 absorbé dans l’atmosphère par la croissance du blé.
Ainsi, cette start-up créée en 2021 par Nicolaas Oudhof, ingénieur des Mines spécialisé en éco-construction, entend combattre à la fois la cause et les effets du dérèglement climatique. Sa solution permet en effet de stocker du carbone (l’entreprise estime à 8 tonnes de CO2 absorbé de l’atmosphère par maison isolée), de protéger du froid (et donc limiter la dépense énergétique de chauffage en hiver) mais aussi du chaud, grâce à un déphasage thermique de plus de 15 heures, pour adapter les logements à l’augmentation annoncée des pics de canicule.
Qui plus est, Isol’En Paille privilégie un approvisionnement local : l’entreprise se fournit en paille dans un rayon de 30 kilomètres autour de son site de conditionnement, pour limiter le transport. A l’avenir, l’entreprise compte maintenir ce modèle local, en constituant un réseau de micro-usines de six personnes dans chaque région, afin de mailler le territoire national. En 2023, de premières implantations en Bretagne et dans l’est de la France sont prévues. Objectif : couvrir tout le pays d’ici 10 ans, avec un effectif de 70 personnes.
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