Radar – Notre sélection de business innovants #67

Svante lève 318 millions de dollars pour sa technologie de capture du carbone. Au Japon, l'impression 3D commence à être utilisée sur les chantiers. En Afrique, Kubik lève des fonds pour sa solution de recyclage du plastique en matériaux de construction. La solution de décarbonation pour la construction Accacia lève 2,5M$.

Svante lève 318 millions de dollars pour sa technologie de capture du carbone

Au Canada, la start-up Svante vient de lever 318 millions de dollars en série E, avec le pétrolier Chevron comme principal investisseur, via son fonds Chevron New Energies.

Ce tour de table comporte également 13 nouveaux investisseurs, dont des fonds liés à 3M, Samsung et United Airlines.

Cette levée est destinée à financer la construction de deux usines de fabrication de filtres à charbon, utilisés pour capturer le carbone dans les installations industrielles. La technologie de Svante repose en effet sur des filtres recouverts d’adsorbants solides à base de nanomatériaux, qui piègent le dioxyde de carbone rejeté avec les gaz de combustion industriels. Le CO2 est ensuite concentré pour être stocké ou utilisé à des fins industrielles.

Selon Svante, cette technologie convient à de nombreux cas d’usages, notamment la production d’hydrogène, de pâte à papier, de chaux, de ciment, d’acier, d’aluminium et de produits chimiques. Pour l’instant, elle est seulement déployée dans trois installations pilotes, dont une installation de Chevron en Californie et une cimenterie de Lafarge à Richmond, en Colombie-Britannique.

À terme, la technologie de Svante pourra également être utilisée pour le « captage direct dans l’air », qui consiste à extraire le CO2 de l’air qui nous entoure. Depuis sa création en 2007, cette entreprise basée en Colombie-Britannique a levé un total de 474 millions de dollars. Elle compte désormais 216 employés.

Au Japon, l’impression 3D commence à être utilisée sur les chantiers

Le conglomérat japonais JGC Holdings Corporation a annoncé son objectif d’introduire à grande échelle l’impression 3D dans ses chantiers de construction. Pour cela, il s’appuie sur la technologie du fabricant danois d’imprimantes 3D pour béton, COBOD International.

L’été dernier, un premier équipement a été installé sur le site de construction d’une centrale de production d’énergie à partir de biomasse dans la ville d’Ishinomaki. Il y est utilisé pour créer une structure de support de tuyauterie : le coffrage des fondations a ainsi pu être réalisé grâce à l’impression 3D. Généralement, l’impression 3D de béton nécessite des mortiers prémélangés spécifiques, mais JGC a pu imprimer en 3D avec du ciment et des agrégats disponibles localement.

Ce premier chantier sert de pilote, avant une introduction à grande échelle des imprimantes 3D dans les différents projets de l’entreprise. Le groupe estime que le système COBOD pourrait notamment réduire considérablement le temps de construction des coffrages, en éliminant la nécessité de monter et de démouler les coffrages. L’entreprise a calculé que l’impression 3D pourrait faire passer ce processus de 16 à 8 jours. Elle estime également qu’un personnel moins qualifié pourrait utiliser l’équipement, la formation des nouvelles recrues prenant environ une semaine.

En Afrique, Kubik lève des fonds pour sa solution de recyclage du plastique en matériaux de construction

La start-up Kubik, basée à Nairobi, au Kenya, vient de connaître sa première levée de fonds pour développer ses capacités de production en Afrique de l’Est. Spécialisée dans les matériaux recyclés et bas-carbone, Kubik propose de transformer les déchets plastiques en matériaux de construction. Ceux-ci sont 40% moins chers et cinq fois moins polluants que les matériaux conventionnels.

Kubik travaille déjà en partenariat avec des promoteurs immobiliers et génère déjà plusieurs millions de dollars de revenus. Pour accélérer, la startup compte construire sa première usine d’ici septembre 2023, pour atteindre une capacité de recyclage de 45 tonnes de déchets plastiques par jour. Les matériaux ainsi fabriqués serviront à construire environ 5 000 logements abordables par an, ce qui permettra d’éviter plus de 100 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre, tout en permettant la création de plus de 10 000 emplois dans les secteurs de la collecte des déchets et de la construction.

À l’occasion de cette levée de fonds, GIIG Africa, un fonds Sud-Africain, devient le principal investisseur de la startup.

La solution de décarbonation pour la construction Accacia lève 2,5M$

Accacia, une suite d’outils de décarbonisation à destination du secteur de l’immobilier et des infrastructures, a annoncé en décembre une levée de fonds de 2,5 millions de dollars en amorçage. Ce tour de table, mené par les fonds Accel et BCapital réunit également les investisseurs Blume Ventures, Good Capital, Rainmatter Fund et Loyal VC, ainsi que plusieurs business angels.

Fondée en 2022 par Annu Talreja, Piyush Chitkara et Jagmohan Garg, Accacia travaille avec les grands gestionnaires d’actifs, les promoteurs et les opérateurs immobiliers pour leur fournir des outils de suivi et de réduction de l’empreinte carbone de leurs bâtiments. La startup a déjà déployé sa solution sur près de 2 millions de mètres carrés de biens immobiliers institutionnels en Asie.

Les capitaux levés lors de ce tour de table seront utilisés pour étendre sa présence en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, aux États-Unis et au Canada au cours de l’année prochaine.

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