Radar – notre sélection de business inspirants #2

EDF investit pour augmenter sa capacité de stockage électrique par batteries, un robot photographe de chantier, les prédictions météo au service de la gestion des villes, une application pour la livraison de matériaux de chantier... voici le deuxième opus de Radar, notre nouvelle chronique des principaux deals innovants dans la construction, la mobilité et la ville durable.

EDF rachète Pivot Power pour augmenter sa capacité de stockage électrique et alimenter les besoins futurs

La start-up anglaise, spécialisée dans le stockage électrique par batteries, a été rachetée début novembre par la filiale EDF Renewables du groupe. Elle possède un parc de stockage de 2 GW au Royaume-uni et travaille sur une batterie capable d’exporter 50 MW de puissance pour alimenter les charges rapides des véhicules électriques.

Derrière ce rachat, EDF ambitionne d’installer 10 GW de nouvelles capacités de stockage en Europe d’ici 2035 et veut alimenter 600 000 véhicules électriques en Europe d’ici 2022. EDF mise sur la technologie de smart charging (V2G) capable de redistribuer l’électricité des batteries dans le réseau domestique pour réduire le coût de recharge.

D’autres concurrents comme Total et Engie se positionnent aussi sur le marché des bornes électriques. Au total, l’Europe aurait besoin de 2,8 millions de bornes de recharge électrique d’ici 2030 (145 000 installées aujourd’hui).

Avec Holo Builder, le célèbre robot-chien Boston Dynamics débarque sur les chantiers

Holo Builder, une solution qui documente des avancés des chantiers, et Boston Dynamics, spécialiste de la robotique, ont annoncé la sortie d’une application baptisée SpotWalk permettant de guider à distance Spot, le fameux chien-robot de Boston Dynamics, afin de prendre des photos sur un site de construction. 

Après une première phase d’apprentissage, le robot peut capturer des images à 360° et documenter de manière autonome les avancées du chantier. Si capturer la progression d’un chantier peut s’avérer être une tâche fastidieuse – généralement réalisée une fois par semaine par un humain -, Spot peut lui le faire de manière autonome deux fois par jour. Résultat, les informations à disposition deviennent largement plus précises. 

Les images capturées sont ensuite analysées par l’intelligence artificielle d’HoloBuilder et peuvent fournir des informations utiles pour planifier la construction, anticiper les retards et affiner le suivi du chantier.

Premier cas applicatif médiatisé : Hensel Phelps, grande entreprise de construction américaine, a utilisé l’application pour la première fois lors d’un projet de $1,2 milliard sur l’aéroport international de San Francisco. 

Holo Builder fait face à la concurrence de Plan Grid et Rhumbix qui offrent le même type de solutions d’amélioration de la productivité sur les chantiers, et mise donc sur une technologie de pointe comme celle de Boston Dynamics.

 Pour gagner en efficience, les villes misent sur les prédictions météo d’une nouvelle vague de start-up

Les urbanistes sont de plus en plus nombreux à utiliser des données météorologiques ultra-précises fournies par les start-up. L’entreprise américaine ClimaCell, qui a déjà levé 75 millions de dollars, récolte les données provenant des tours de relais téléphoniques, des caméras de surveillance ou encore des drones et des avions pour fournir une météo hyperlocale à des équipes sportives professionnelles, des compagnies aériennes, mais surtout des villes.

L’hiver dernier, Montréal a dépensé 145 millions de dollars pour déblayer 14 millions de m3 de neige sur ses routes. ClimaCell aide des villes nord-américaines et indiennes sujettes à la mousson à réduire leurs coûts en prévoyant l’accumulation de neige ou d’eau, l’état des routes et les parties des villes qui vont être le plus affectées. Les « startups météo » se multiplient : PlanetIQ a levé 18,7 millions de dollars pour ses satellites et Saildrone 60 millions de dollars pour ses drones océaniques.

Renorun lève $17 millions pour livrer les matériaux de construction plus rapidement sur les chantiers

Renorun, une application canadienne qui fournit des matériaux de construction aux professionnels du secteur (petites et grosses entreprises), vient de lever $17,1 millions pour accélérer son développement aux États-Unis et au Canada.

Le service indique qu’il peut livrer des matériaux de construction en deux heures pour un tarif forfaitaire de 60 $ (plus le coût des matériaux) dans la région de Montréal, Toronto et Austin. Renorun aide les ouvriers à réduire le temps passé à acheter du nouveaux matériel pendant la journée. Au final, les entreprises économisent sur le coût de la main-d’œuvre. Son nombre de clients a bondi de plus de 300 % en un an et l’app a multiplié ses effectifs par neuf en sept mois seulement.

Renorun n’est pas la seule application sur le marché : Toolbx, Curri et GoFor offrent des services similaires de livraison de matériaux à la demande. L’objectif est d’apporter plus de flexibilité avec un un service à la Uber. Le potentiel est énorme : rien qu’aux Etats-Unis, le secteur de la construction représente près de $1 300 milliards de constructions chaque année.

Partager l'article sur