De nouveaux partenariats pour répondre aux enjeux écologiques

Mercredi 18 septembre, au France Digitale Day, Pierre Coppey, directeur général adjoint de VINCI, a proposé de nouvelles coopérations entre les startups et VINCI.

PIERRE COPPEY FFD

Bonjour,

Je suis heureux de pouvoir m’exprimer aujourd’hui en face d’une audience si impressionnante. Pour la plupart d’entre vous, je viens d’un continent lointain, probablement aussi inadapté à l’ère moderne que le seraient les dinosaures. Pourtant, VINCI, mon entreprise, elle, n’est pas bloquée en des temps préhistoriques. Nous concevons, finançons, construisons et exploitons des infrastructures et des équipements, grâce à plus de 200 000 personnes à travers 100 pays. Nos ingénieurs sont fiers de construire des ponts, des routes, des autoroutes et des infrastructures urbaines. Ils sont encore plus fiers de contribuer à la création des structures contemporaines les plus belles et les plus complexes telles que La Fondation Louis Vuitton, l’enceinte de confinement de la centrale nucléaire de Tchernobyl, la ligne à grande vitesse permettant de relier Paris à Bordeaux en 2 heures, ou encore la route du littoral construite 30 mètres au-dessus de l’Océan sur l’Île de la Réunion.

Oui, nous sommes ce que nous sommes, une véritable entreprise de brique et de mortier avec des performances inégalées pour nos concessions, et pour nos services. Nous aimons et relevons les défis. Il y a 10 ans, nous avons identifié le changement climatique comme le défi le plus urgent de notre époque et avons décidé d’agir.

Les matériaux bruts pour construire les bâtiments et infrastructures, c’est-à-dire le béton et le bitume, ont tous deux de très mauvaises empreintes carbones en raison de la chaleur et du pétrole nécessaires à leur production. Il est aussi avéré qu’en 2050, trois personnes sur quatre vivront dans des aires urbaines. A l’échelle mondiale, ces zones urbaines urbaines représentent déjà 70% des émissions de carbone : cette réalité rend notre travail extrêmement important pour des milliards d’individus.

Les humains veulent se déplacer, travailler et vivre dans des villes qui doivent non seulement répondre à des impératifs d’attractivité et de viabilité, mais qui doivent également contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par les Accords de Paris sur le Climat. Pour nous, cela constitue un appel à l’action criant, urgent et vital.

Collectivement, nous n’avons d’autre choix que d’agir rapidement. Individuellement, à l’échelle de l’entreprise, nous faisons face à un défi à la fois incroyablement simple et complexe. Simple parce qu’il s’explique par un chiffre : 0. VINCI doit atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cela signifie créer des bâtiments à énergie positive ; façonner des infrastructures résistantes à différents scénarios climatiques extrêmes ; faciliter l’utilisation de voitures électriques ou à hydrogène ; protéger la biodiversité. Néanmoins, ce défi est un appel à la fois complexe et perturbant pour le monde des affaires et les ingénieurs. En vérité, personne ne sait comment en arriver là. Pour le dire d’une manière directe, un monde à émissions carbones nulles est à la fois une évidence, une stimulation et un monde inconnu, inexploré.

Mais il n’y a pas d’autre choix. Pour y parvenir, nous devons agir de manière collective, nous devons redoubler d’innovation et nous devons accélérer la transformation de toutes nos unités opérationnelles.

Chez VINCI, nous avons choisi de développer trois types d’action.

  • Premièrement, notre comité exécutif a choisi d’adopter les objectifs environnementaux les plus ambitieux de l’histoire de l’entreprise. Ils nous permettront de réduire de 40% nos émissions en 2030, avec des actions conjointes pour la biodiversité, la réduction des quantités d’eaux et le recyclage. Cela sera la première étape de la route tracée par les Accords de Paris.
  • Deuxièmement, nous avons lancé des programmes d’innovation de rupture. Certaines d’entre elles sont déjà sur le marché. C’est le cas de nos routes faites à partir de 100% de matériaux recyclés ; nos infrastructures et services digitaux dédiés au covoiturage sur nos autoroutes ; ou encore notre technologie d’isolation pour bâtiments… D’autres sont actuellement testées, comme notre route à rechargement par induction qui permettra de recharger les voitures électriques en roulant.
  • Mais cela ne suffit pas. Pour piloter avec succès la transformation, nous ne pouvions compter que sur notre seule capacité d’innovation. C’est pour cela qu’il y a deux ans, nous avons créé LEONARD, l’entité d’incubation et de prospective de VINCI. Oui, nous sommes des ingénieurs avec peu d’imagination pour trouver des noms ! LEONARD est près d’ici et vous êtes y serez plus que bienvenus. Vous y découvrirez le plus grand incubateur de technologies d’infrastructure, de mobilité et de construction d’Europe, disposant de plus de 5 000 m2 dédiés aux start-ups, accueillant entrepreneurs et événements sur le futur de nos marchés et de nos technologies. Nous y développons des plans de transformation de long-terme dans des domaines d’activités généralement isolés les uns des autres. Nous hébergeons une collaboration fructueuse entre nos employés, des chercheurs, des entrepreneurs, des investisseurs, et des innovateurs. Nous faisons évoluer et accélérer les start-ups, qu’elles naissent de l’imagination de nos employés ou de talents externes. En plus de faire ce que tout incubateur fait, nous leur fournissons un accès indispensable à nos domaines d’activités, pour qu’ils puissent adapter, évaluer, expérimenter et déployer leurs solutions avec nous dans des conditions réelles. Cette opportunité leur donne un immense avantage en termes de mise sur le marché, mais également en termes de pertinence technologique et business. Il y a quelques jours, nous avons lancé deux nouveaux programmes d’accélération dédiés aux start-ups en gestation (SEED) et aux projets plus matures (CATALYST), en relation avec nos divisions Construction / Mobilité / Immobilier / Ville Durable et Energie. Le but du programme SEED est d’accompagner les start-ups dans la validation de leurs marchés et dans l’élaboration de leurs produits ou services pour une durée de quatre mois. Les 20 start-ups sélectionnées chaque année bénéficieront du soutien de l’équipe LEONARD. Elles participeront à un cursus pour start-up reconnu par l’Université de Stanford, seront mis en contact avec des experts du groupe VINCI et recevront un appui financier et un hébergement sans frais pour la durée du programme. Le programme CATALYST vise à soutenir la création de projets de collaboration entre les start-ups, les scale-ups, les PME et VINCI. Les équipes de LEONARD sont mobilisées pour mener à bien ces projets afin d’en faire des partenariats à valeur ajoutée et non seulement des concepts à faible impact sur la transformation de business de VINCI.

Nous sommes convaincus que ces programmes ont du sens à la fois pour notre écosystème et pour nous, en tant qu’entreprise devant se démarquer de la concurrence, avec des activités performantes et utiles à la vie des individus.

Mais en fin de compte, il ne s’agit pas seulement de gagner de l’argent. Ce n’est d’ailleurs qu’une partie marginale du projet. Il s’agit de construire de nouveaux partenariats et d’entretenir des états d’esprits ouverts pour participer au bien commun. Vous connaissez peut-être la célèbre citation de Paul Valéry : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». C’était il y a exactement 100 ans, juste après la Première Guerre mondiale. Depuis lors, nous savons que l’éternité se trouve derrière nous. Aujourd’hui, en regardant devant nous, nous comprenons que nous faisons face à un autre type de guerre, une guerre contre nous-même, contre un désastre collectif. Nous sommes tous dans le même bateau. Il n’y a d’autre choix que d’œuvrer ensemble : entreprises, start-ups, investisseurs, gouvernement, villes et communautés locales.

Merci pour votre attention et nous espérons vous accueillir prochainement chez LEONARD.

 

 

 

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