1/ La résilience climatique
Si Paris s’engage aujourd’hui à verdir les cours d’école, ce n’est pas simplement parce qu’il est attesté que le contact de la nature est bénéfique au développement des enfants. C’est aussi, comme l’a rappelé Sébastien Maire, Haut responsable de la Résilience auprès du Secrétariat général de la ville de Paris, parce que c’est dès à présent que se prépare la capacité des villes à rester habitables lors de vagues de chaleurs plus nombreuses et intenses à l’avenir, et à limiter les risques d’inondations. Or la végétalisation est l’un des leviers envisagés pour réduire l’effet des îlots de chaleur urbains. L’aménagement des cours d’eau, des parcs, susceptibles d’absorber les pluies intenses promises par le changement climatique, répondent au même enjeu : doter les habitants des villes des moyens de faire face à un climat qui met au défi infrastructures et habitat. Pour aller plus loin, découvrez les regards croisés de Sébastien Maire, Karim Selouane, intrapreneur de VINCI et Chloë Voisin-Bormuth, directrice des études de La Fabrique de la Cité et auteur d’une passionnante série sur la résilience en ville.
2/ La sobriété énergétique
À se projeter à l’horizon 2100 – celui des climatologues du GIEC – les urbanistes, architectes et ingénieurs ont compris que la ville devait, dès aujourd’hui, se préparer aux évolutions du climat. Mais pour que ces évolutions n’atteignent pas des proportions catastrophiques, les villes doivent aussi, dès aujourd’hui, prendre part à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette ambition constitue un des axes de réflexion portés par la chaire VINCI-ParisTech d’Eco-Conception, résidente de Leonard:Paris. Plus particulièrement, architectes et ingénieurs inventent aujourd’hui les solutions technologiques à même de rendre l’habitat autonome en énergie, voire capable de fournir de l’électricité au réseau.
3/ La biodiversité urbaine
Nous vivons la 6e extinction massive d’espèces, avançait une équipe de biologistes il y a 10 ans dans une importante étude dressant le bilan des espèces vivantes dénombrées, et des disparitions innombrables dues à l’empreinte des humains sur la planète. Aujourd’hui, les scientifiques continuent d’alerter sur la raréfaction des espèces de poissons, d’insectes, d’oiseaux… Un effet dû à l’expansion des activités humaines sur les espaces naturels, que les villes – qui y contribuent fortement – pourraient atténuer, en renouant avec la nature. D’autant que les habitants des villes expriment un besoin croissant d’accorder davantage de place à la nature dans le milieu urbain, au point que la biodiversité puisse être envisagée comme une composante à part entière de l’infrastructure urbaine : parcs, toits végétalisés, corridors verts et jardins font désormais leur grand retour dans l’aménagement urbain, y compris au coeur des projets de tours les plus ambitieux. L’architecte Vincent Callebaut, le biologiste Gilles Boeuf et Paola Mugnier, d’Urbalia, ont ouvert la boîte à outils de la biodiversité en ville.
4/ L’accessibilité
Les villes attirent parce qu’elles sont une promesse de rencontres, d’opportunités sociales et professionnelles, concentrant en leur sein richesses et services… Encore faut-il pouvoir y accéder, au moins physiquement, et savoir trouver son chemin dans l’architecture sociale complexe qu’est la ville. Il est certes acquis que le futur des villes sera multimodal, et que les véhicules autonomes y tiendront une place importante. Mais à quelle échéance, et dans quelles conditions ? Le débat est en cours, comme l’ont montré les riches échanges entre constructeurs, représentants publics, chercheurs et associations à Leonard:Paris. Quant au fait que chacun puisse trouver sa place dans la sphère urbaine, cela dépend autant de la manière d’aménager la ville, en repensant l’habitat, en inventant de nouveaux modèles économiques, que de la volonté des professionnels de l’aménagement des villes de faire bénéficier au plus grand nombre des retombées de leurs projets. Sur les deux fronts, la ville s’ouvre.
5/ L’économie circulaire
Plus sobres, plus résilientes, plus inclusives, plus vertes… Les villes du futur n’en seront pas moins consommatrices de ressources et productrices de déchets. Mais il est possible de limiter les rebuts et d’augmenter les ressources disponibles d’un seul mouvement : c’est la logique de l’économie circulaire. Cette approche, qui vise à réutiliser et recycler matériaux et objets pour les transformer en ressources nouvelles, est de plus en plus appropriée par l’industrie de la construction. Les initiatives se multiplient pour limiter les déchets de chantier et, autant que possible, les transformer en produits réutilisables. Une démarche salutaire pour le futur urbain, quand on sait que le secteur de la construction est le deuxième plus gros consommateur de matériaux plastiques après celui de l’emballage.