Google Earth est un projet à la fois infini et imparfait : faire tenir le monde dans un smartphone, ce n’est pas seulement le regarder comme un objet d’étude scientifique, c’est aussi le compacter. L’image est peu précise, les volumes sont altérés, la ville est silencieuse, les voitures statiques, la vie inexistante.
Pourtant, le monde raconté par Google Earth reste intrigant. Les imperfections de ses formes, les défauts de ses textures et la froideur de cette représentation constitue les attributs d’un univers nouveau, hybride, relevant davantage de la fiction que de notre réalité tangible. Earthsatz cherche à amplifier la poésie froide générée par ce « monde de poche » où les pixels ont remplacé les particules.
L’enjeu est de parvenir à contempler cet espace pour qu’il est : un univers fictif singeant le nôtre tout en développant sa propre autonomie, sa propre logique, sa propre physique. En scannant à son tour une partie du monde généré par les scans de Google, Earthsatz ajoute une couche de pertes d’information, une compression plus grande et donc une amplification de ses caractéristiques fantastiques.
Earthsatz propose alors une balade dans ces paysages tourmentés qui se prolongent dans des sonorités sombres et pesantes mixées en direct et qui interpellent sur la mise en équation de notre monde contemporain.
Cette performance s’inscrit dans le cadre de l’événement : « Donner à voir : la carte comme révélateur du territoire »
20 débats sur les grands enjeux urbains du moment, ateliers et performances pour imaginer ensemble le futur des villes et des territoires. Programme et inscriptions sur www.buildingbeyond.fr