– Comment l’inspiration et l’envie de vous lancer dans l’entrepreneuriat vous sont venues ?
Dans le cadre de mon ancien travail d’animatrice Environnement, j’ai cherché au sein du Groupe une offre permettant de lutter contre le gaspillage sur nos chantiers de déconstruction. J’ai réalisé à cette occasion que de nombreux collaborateurs souhaitaient également obtenir une solution à ce sujet et qu’elle n’existait pas… C’est ainsi qu’avec 6 autres collègues nous avons créé un groupe de travail pour entamer une réflexion à ce sujet, ce qui nous a amené à proposer le projet pour le parcours Intrapreneurs.
L’inspiration est donc venue d’un constat de terrain : il me semble inconcevable de continuer à jeter sans se poser la question de la seconde vie des produits que nous mettons à la benne.
– En quoi le programme était-il adapté à votre projet ?
Son plus grand atout pour mon projet est la capacité qu’il m’a donné d’agir de manière transversale entre les différentes business units du Groupe, ce qui est indispensable pour un projet d’économie circulaire. Le parcours m’a également appris de nombreuses méthodes pour se poser les bonnes questions au bon moment, en se concentrant sur les besoins des clients et non sur une idée personnelle préconçue de ce que serait la bonne solution à développer.
– Quelle sera la prochaine étape clé de votre projet ?
Le projet est actuellement en phase de fin d’accélération, c’est-à-dire que nous recherchons les financements nécessaires pour la structuration juridique et le déploiement à plus grande échelle de la Ressourcerie du BTP. La prochaine étape sera donc d’obtenir ces financements pour pouvoir étoffer notre équipe et agrandir notre magasin de produits de réemploi.
– Quel a été le moment le plus important du programme d’accompagnement ?
Je dirais que le moment le plus important est celui où j’ai reçu le soutien de Franck Humblot, le directeur de NEOM, car si je n’avais pas réussi à trouver un directeur prêt à financer l’expérimentation du projet, je n’aurais pas pu faire mes preuves et obtenir le temps nécessaire pour trouver le bon business model et la bonne proposition de valeur.
– Quelles ont été les évolutions marquantes de votre projet au cours du programme ?
La plus grande difficulté pour un projet d’économie circulaire est de trouver le business model qui permette d’être rentable tout en changeant le marché dans lequel on intervient, en impulsant de nouvelles pratiques moins destructrices des ressources et moins polluantes.
La conception de l’offre a énormément évoluée au fil des mois, suite à des entretiens des différentes parties prenantes de la solution. Le plus grand changement a été l’arrivée de Sophia Aïssi en Juillet pour m’accompagner dans le développement du projet, ce qui devenait indispensable pour moi, tant en termes de motivation que d’organisation.
– Quelles sont les questions déterminantes que le programme vous a conduit à vous poser ?
« Qui sont tes clients ? », « De quoi ont-ils besoin ? », « En quoi les solutions proposées aujourd’hui ne sont-elles pas suffisantes ? », « Quelle est la valeur que la Ressourcerie du BTP créé ? » Cette dernière question a été la plus déterminante, car j’estime que dans un projet d’économie circulaire, la valeur créée dépasse le seul aspect économique. L’objectif est de produire des externalités positives, c’est-à-dire que la démarche permette une réduction des déchets enfouis et la création de nouveaux parcours d’insertion professionnelle par exemple.
– Qu’est-ce que le programme vous a apporté personnellement ?
Lorsque j’ai commencé le programme, j’avais 25 ans, j’avais la conviction profonde (que j’ai toujours d’ailleurs) qu’il y a une urgence absolue à changer de modèle si nous souhaitons que nos activités perdurent et que l’espèce humaine puisse évoluer sur une planète viable d’ici la fin du siècle, et j’avais peur de ne pas savoir par où commencer.
Le programme m’a aidé à concrétiser une idée : la lutte contre le gaspillage grâce au réemploi des matériaux, de manière concrète et opérationnelle. Le rythme a été très intense, ce qui a été source d’épanouissement, car j’ai dû dépasser certaines peurs : quand on est entrepreneure, on a pas d’autres choix que de voir loin et d’être ambitieuse !
– Et qu’a-t-il apporté au projet ?
Le projet n’aurait jamais pu voir le jour sans Leonard, car la réussite ne peut germer que lorsque plusieurs compétences se rencontrent : la diversité des profils qui nous accompagne est une vraie force, surtout dans le cadre de l’intrapreneuriat qui est un espace mixte entre le monde des start-ups et celui d’un grand groupe comme VINCI. On se nourrit de cette diversité pour pouvoir parler au plus grand nombre, sans perdre sa propre vision. Le programme permet de trouver cet espace propice à la créativité et à la transformation des entreprises.