Le secteur de l’énergie ne fait pas exception, d’autant que le contexte est particulièrement propice : la multiplication des auto-producteurs pose d’importants problèmes aux réseaux de distributions traditionnels. La blockchain peut-elle les résoudre ?
Des échanges de pair à pair
A New York, une expérimentation pilote suscite l’intérêt soutenu des médias et des grands groupes énergétiques. Le projet « Transactive Grid », mené par LO3, tend à démontrer la pertinence de mini communautés énergétiques autonomes (mini-grids) : en fonction de leurs besoins et de la quantité d’énergie produite, les habitants de cinq maisons peuvent échanger de l’énergie en temps réel avec cinq autres habitations situées de l’autre côté de la rue. Grâce à la technologie blockchain, l’énergie électrique circule sans intermédiaire humain ou économique, sur le principe de « smart contracts ».
Quelle stratégie pour les acteurs traditionnels ?
Il n’en fallait pas plus à certains pour annoncer la fin des réseaux de distribution traditionnels et l’avènement des « prosumers ». La réalité est bien plus nuancée. Si la blockchain fait entrevoir la possibilité d’un réseau plus (infalsi)fiable, plus efficient et décentralisé, ainsi que la réappropriation par les citoyens de leur production énergétique, la question du déploiement à grande échelle reste posée. Le cadre juridique et réglementaire devra également évoluer. A moyen terme, c’est un réseau de distribution hybride mêlant centrales traditionnelles et réseaux locaux intelligents qui pourrait voir le jour. Les grands groupes énergétiques ne s’y sont pas trompés, et sont déjà nombreux à avoir engagé ce tournant technologique.