La logistique urbaine au temps du coronavirus

Au chapitre « économie en temps de pandémie », ouvrons les pages « logistique », dans la lignée de notre Face A “logistique et commerce en ville” du 13 mars dernier. Voici donc une sélection d’articles permettant de questionner la manière dont s’organisent, se désorganisent, et peuvent se ré-organiser, les chaînes logistiques du commerce global, jusqu’aux portes des consommateurs-citadins. À lire sans modération, entre une réunion en visioconférence et la redécouverte de la notice de votre cafetière italienne.

1 – La redécouverte de la nécessité de systèmes « résilients »

« Il semble que les leçons de Fukushima doivent être de nouveau apprises »,  assène une sévère chronique de la Harvard Business Review, selon laquelle nombre d’entreprises redécouvrent, à leurs frais, l’importance de maîtriser – et d’adapter rapidement – leur chaîne d’approvisionnement. En ce sens, la crise sanitaire impose  de questionner en profondeur les chaînes logistiques globalisées, leur insuffisante transparence et le besoin impérieux de résilience dans la manière même dont s’organisent le commerce et l’approvisionnement des métropoles, qui sont les principaux foyers de consommation mondialisés.

Coronavirus Is Proving We Need More Resilient Supply Chains (HBR)

ISM Says U.S. Firms Are Seeing Widespread Supply Disruption on Virus (Bloomberg)

China Hawks Are Calling the Coronavirus a ‘Wake-Up Call’ (The Atlantic)

Can Supply Chains Survive the Coronavirus? China, the U.S. and Germany Are Key (The Wall Street Journal)

COVID-19: Managing supply chain risk and disruption (pdf) (Deloitte)

 

 

2 – Quels systèmes logistiques pour des sociétés où chacun vit chez soi ?

À l’heure du confinement, une première analyse partagée par la presse spécialisée est patente : celle de la prévalence à la fois du e-commerce mais aussi des « Digitally Enabled Delivery Systems », c’est-à-dire des plateformes numériques de livraison de produits alimentaires voire de tous types de biens manufacturés, produits médicaux inclus. Deux secteurs dans lesquels la Chine présente d’ailleurs une plus grande maturité que les marchés européen et américain… Les « coûts cachés » de ces plateformes de livraison apparaissent néanmoins au grand jour et font débat : sont-elles vraiment les alliés des acteurs économiques citadins ? Jusqu’où les myriades de livreurs sur lesquels  reposent leurs services pourront-ils assurer les fameuses « livraisons du dernier kilomètre » ?

The Coronavirus Crisis Is Showing Us How to Live Online (New York Times)

À qui profite le coronavirus ? Au e-commerce (Actu Transport Logistique)

Amazon is looking to hire 100,000 employees to keep up with demand puis Amazon limiting shipments to certain types of products due to COVID-19 pandemic (Techcrunch)

‘They don’t care about safety’: Amazon workers struggle with pandemic demand (The Guardian)

Delivery Technology Is Keeping Chinese Cities Afloat Through Coronavirus (HBR)

The hidden cost of food delivery (Techcrunch)

Delivery Platforms Need to Give Restaurants a Break (Food&Wine Pro)

Food Delivery’s Big Coronavirus Test: Can It Deliver? (The Wall Street Journal)

Food delivery platforms go the extra mile for last-mile fleet (Economic Times)

 

 

3 – Bonus « food for thought » : les limites de la quête logistique pour des systèmes efficients et « sans friction »

Nous proposons en bonus un (pas si) petit tour dans l’omnibus (c’est le nom de leur espace en ligne) de la vénérable Architectural League of New York, qui proposait récemment un panorama de quelques  paysages logistiques : de la figure de l’entrepôt à celle de l’ascenseur, les exemples y sont nombreux. Tandis que la panne technologique devient chez les uns un fécond objet critique, voici avec cet autre texte une réflexion portant aussi sur la vulnérabilité intrinsèque à toute opération logistique, qu’elle provienne de malfonctions technologiques, d’erreurs humaines ou, serait-on tenté d’ajouter, de facteurs environnementaux peu prédictibles. De quoi questionner la quête de l’efficience à tout crin, condamnée, dès lors, à des manquements certains ?

A Tour of Some Logistics Landscapes, par Ingrid Burrington (Urban Omnibus)

 

4 – Dans le rétro : les infrastructures, “en mode reset”

À relire sur nos propres pages, un petit détour par les œuvres de fiction à la rencontre de ceux qui “fabulent la fin du monde” : que peuvent, c’est la question que nous posent ces œuvres, nous apprendre ces imaginaires post-apocalyptiques qui foisonnent ces dernières années ? Dans nos sociétés du “post-”, le succès de la figure du zombie n’a rien d’anodin, et met en lumières  notre crainte que, soudain, tout s’arrête. Les infrastructures – et celles et ceux qui leur permettent de fonctionne -r, soudain, prennent une importance prépondérante : les projecteurs se braquent sur elles. Profitons-en pour mieux les penser collectivement !

Quelles infrastructures à l’âge des zombies ? (Leonard)

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