Le as a service, allié de la transition énergétique

Des offres agencées au plus près de la demande, flexibles, allégeant les besoins en investissement pour les clients : les atouts de l’approche as a service n’échappent pas aux réflexions prospectives sur les modèles d’affaires de VINCI en lien avec la transition environnementale. Explications d'Isabelle Lambert, responsable de la prospective, Leonard.

Quelles sont les caractéristiques d’un modèle d’affaires as a service ?

Je retiens du travail prospectif que nous menons sur le as a service trois dimensions structurantes. La première est celle des propositions de valeurs : elles deviennent plus flexibles, on demand, proches du temps réel. La deuxième est celle de la monétisation : paiement à l’usage, modèles freemium et, plus globalement, importance croissante de l’OPEX (les coûts d’opération) plutôt que du CAPEX (les coûts d’investissement) dans les offres. La troisième concerne l’organisation de la production, notamment la place accordée aux offres construites avec des partenaires ou l’utilisation de plateformes digitales.

 

Quels sont les secteurs qui offrent le plus de potentiel pour le développement du as a service ?

Nous avons identifié trois grands domaines de développement. Le premier, celui de la mobilité, questionne la manière dont les acteurs de ce secteur pourraient se positionner comme un gestionnaire des flux de mobilité auprès des collectivités, qui sont ses principaux clients. Le deuxième domaine que nous explorons, celui des énergies, doit être abordé sous l’angle de la décarbonation. Quant au troisième, il réunit le bâtiment, l’infrastructure et l’aménagement. Nous pouvons y identifier plusieurs types d’offres dans le segment du real estate as a service ou qui intéressent la logistique, singulièrement celle du dernier kilomètre, en ville.

Les offres as a service sont-elles déjà déployées ?

Toutes les briques existent, et tout l’intérêt de la démarche prospective, c’est de mettre en musique ces briques-là. L’enjeu, c’est aujourd’hui de donner un coup d’accélérateur. Les projets existants ont des niveaux de maturité variés. Dans la gestion du bâtiment ou la mobilité, par exemple, l’offre est constituée, des partenaires sont déjà identifiés, et nous cherchons des terrains d’expérimentation les discussions sont en cours. Pour d’autres sujets, comme dans le domaine des énergies, nous serons bientôt capables de conduire les premières expérimentations de nouvelles offres. C’est très concret.

Quels types de solutions le chantier decarbonation as a service recouvre-t-il ?

C’est un sujet qui a beaucoup de potentiel en actionnant trois leviers complémentaires pour nos clients : éviter les émissions de gaz à effet de serre, les réduire et les compenser. Avec les collectivités, par exemple, nous allons pouvoir agencer des solutions déjà existantes, adaptées à leurs problématiques, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et leur proposer des solutions complémentaires, notamment en matière de compensation carbone. Certaines solutions existent déjà, comme SunMind (VINCI Concessions) et Greendeed (VINCI Energies), issues du parcours Intrapreneurs de Leonard.

Quels sont les points de convergence entre l’approche as a service et les enjeux de la transition environnementale ?

Ainsi que le rappellent régulièrement les experts, la question du financement est au cœur de la transition environnementale. Toutes les entreprises ou collectivités n’ont pas forcément les moyens d’acquérir les infrastructures ou les outils nécessaires à leur modernisation. Le as a service peut être un moyen pour elles d’y avoir accès et de continuer à avoir accès aux technologies les plus performantes au fil du temps, plutôt que de posséder un actif dont l’obsolescence risque de dégrader la valeur. De manière plus générale, dans la façon dont on va concevoir une offre as a service, l’impact environnemental va systématiquement être pris en compte. C’est désormais un réflexe chez nos collaborateurs, parce que la politique environnementale est forte au sein du groupe, avec un objectif de neutralité carbone en 2050.

 

Cette interview est issue du Yearbook Leonard « La décennie décisive » 2021-2022. Découvrez-le en suivant ce lien.

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