Rappelez-vous. En novembre 2016, le dirigeant de Tesla annonçait la fusion entre le constructeur automobile et l’acteur du solaire SolarCity, en proie à de sérieuses difficultés financières. Le scepticisme était alors largement de mise. Cette stratégie audacieuse peut-elle convaincre ?
Un modèle intégré verticalement et décentralisé
Invité, fin avril, de la conférence TED consacrée aux idées et à l’innovation, Elon Musk est revenu dans le détail sur sa vision du nouveau rêve américain. Le décor est posé : une maison équipée d’un toit solaire avec une Tesla garée dans l’allée à côté de sa borne de rechargement. Ce modèle a été pensé par le dirigeant comme un véritable écosystème, permettant à chacun de devenir son propre fournisseur d’énergie.
Un modèle qui fait de Tesla le fabricant et le fournisseur exclusif de tous les éléments composant cette chaîne de valeur. En érigeant l’autoconsommation en nouvel horizon, le dirigeant ambitionne de mettre sur pied « la seule entreprise d’énergie intégrée verticalement offrant des produits à base d’énergie propre de bout en bout » et, au-delà, de poser les bases d’un « un avenir énergétique durable », dans lequel le modèle centralisé classique perd toute pertinence.
La rentabilité en question
Si l’audace d’Elon Musk est le plus souvent saluée, la faisabilité du projet questionne. La réussite de cette stratégie d’intégration repose notamment sur la capacité de l’entreprise à vendre ses voitures Tesla Model 3, dont la production en grande série n’a pas encore été lancée. Pour rendre la voiture électrique abordable, Tesla compte sur ses Gigafactories, des usines géantes qui doivent réduire drastiquement les coûts de production. Mais les chantiers sont titanesques et particulièrement gourmands en cash.
Autre inconnue de taille : l’appétence du marché mondial pour les installations solaires individuelles. En 2016, le marché américain a marqué le pas, après des années de croissance soutenue. Résultat : ni Tesla, ni SolarCity ne sont aujourd’hui rentables, comme l’ont confirmé les pertes enregistrées au premier trimestre 2017.