Le projet qui va faire des petits : Architecture algorithmique

Ils réalisent des diagnostics médicaux, remplacent les investisseurs et envoient des gens en prison, pourquoi ne seraient-ils pas en mesure de dessiner la maison idéale ?

Eux, ce sont les algorithmes, et plus précisément celui mis au point par Cover, une startup installée à Los Angeles dont promesse est simple : concevoir un logement idéal – complet ou d’appoint – à partir des envies et besoins du client. Une longue interview (entre 50 et 100 questions) permet de donner un cahier des charges précis à la machine : celle-ci interprète ensuite les réponses en termes de choix fonctionnels, esthétiques, constructifs, techniques, etc… faisant correspondre les attentes des clients et les caractéristiques connues des matériaux et agencements.

 

La méthode offre des avantages évidents autour de l’automatisation de l’ajustement de la performance énergétique ou la gestion des flux, dont la modélisation est complexe. Mais Alexis Rivas, CEO de la jeune entreprise, explique que la machine s’avère utile bien au-delà de ces grands sujets. “Nous nous concentrons sur de petits détails comme la manière dont la lumière se reflète sur les surfaces et la sensation des poignées de portes”. Le premier ouvrage réalisé par la startup semble lui donner raison. Le studio/bureau construit dans un jardin californien coche toutes les cases pour atterrir en couverture d’un magazine de design.

 

Pour faire la démonstration de son produit, la startup s’appuie en outre sur une opportunité de marché récente. La Californie vient juste de passer une loi autorisant la construction simplifiée d’unités d’habitation secondaires dans les jardins. « Nous constatons un regain d’intérêt massif pour la construction de maisons d’hôtes ou d’extensions… », nous explique le jeune fondateur.

 

Cover, qui emploie des architectes, des développeurs et des designers se définit avant tout comme une entreprise de technologie. « Nous avons développé un système de préfabrication propriétaire de A à Z. C’est un système pensé pour faciliter le passage à l’échelle dans la fabrication », précise Alexis Rivas. En termes de software, Cover s’appuie sur un savant mélange d’existant et de solution propres. « Nous avons développé un logiciel propriétaire pour le processus de design, qui nous permet de concevoir des propositions personnalisées bien plus rapidement qu’avec les solutions traditionnelles. Pour la construction, nous utilisons des logiciels plus souvent utilisés dans le domaine aérospatial ou automobile ».

Un positionnement qui inscrit l’entreprise dans la transition de la construction vers la conception modulaire et s’accompagne du traditionnel discours de nouveauté incontournable dans le secteur. “Plus besoin de coordination avec les architectes, l’administration ou les entrepreneurs”, annonce fièrement le site de l’entreprise.

Partager l'article sur