Le design du cercle
L’économie circulaire démarre avec le design du produit, qui détermine à 80% son impact environnemental selon le Parlement Européen. C’est là que se déterminera la fin de vie de l’objet, et donc son réemploi ou son recyclage. Un trottoir conçu pour être facilement entretenu et démonté améliore la durabilité de l’ouvrage et son impact carbone. Un bâtiment dont certaines fonctionnalités sont conçues de manière modulaire va permettre à ses usages d’évoluer dans le temps et de toujours rester pertinent dans son environnement. Pensées en amont, des techniques de construction spécifiques peuvent faciliter la déconstruction sélective et le prélèvement de matériaux, notamment en écartant les composants toxiques et les alliages complexes. Cette approche de l’éco-conception est baptisée cradle to cradle (du berceau au berceau). Inspirée du bio-mimétisme, elle anticipe la fin de vie de l’objet pour qu’il soit recyclé – en théorie – à l’infini. Elle fait l’objet d’une certification depuis une vingtaine d’années déjà. Problème, rien n’est véritablement recyclable à l’infini : les matériaux se dégradent et le recyclage consomme de l’énergie.
Circular design guide – IDEO
Circular economy – Parlement Européen
Né sous le signe de l’hexagone – Dixit
Conducting a Selective Demolition – American Builders Quarterly
Why choose modular construction? – ArchDaily
Existe-t-il des matériaux recyclables à l’infini ? Saint-Gobain
C2C Inspired Projects – C2C Buildings
Matériaux en circuit fermé
Si l’éco-conception permet de valoriser des matériaux à la fin de vie du produit, encore faut-il être en mesure de capter cette valeur. La logistique inverse est l’ensemble de ces opérations de mise en œuvre et de contrôle des flux de matières premières. Elle donne à voir le produit comme une banque de matériaux en attente de leur valorisation. Le bâtiment par exemple, peut-être vu comme un stock de radiateurs, de remblais, de menuiseries, de plomberies, etc. Se pose alors la question de l’inventaire de ces matériaux, à laquelle le numérique offre une réponse adaptée. L’IoT permet aux objets de communiquer avec une interface et d’informer sur leur usure et leur état de fonctionnement. L’IA permettra à un manager de ressources de suivre sur un tableau de bord l’état général des matériaux et leur possible valorisation. Pour cela, des passeports de matériaux déterminent leur durée de vie, leur technique de démontage ou leur toxicité. Des marketplaces en ligne réunissent ensuite l’ensemble des matériaux à vendre et à acheter dans un périmètre donné, pour accroître les échanges en limitant les transports et le stockage. On peut imaginer l’efficacité gagnée dans une grande ville dont le bâti est toujours en transformation, plus difficilement sur les territoires peu denses.
Quand le bâtiment passe de la démolition à la déconstruction sélective – Les Echos
Les opérations de curage et de déconstruction sélective des bâtiments – Retrival
Materials Passports – Bamb 2020
Circular goes digital – Deloitte
Circular economy isn’t a magical fix for our environmental woes – The Guardian
On a testé pour vous toutes les plateformes numériques de l’économie circulaire – MatériauRéemploi
La Ressourcerie du BTP – Interview de Héloïse de Bockay (au micro de Leonard)
Élargir le cercle
La question du territoire justement est fondamentale. L’économie circulaire est un système qui, à l’image de la nature, se veut holistique. Un modèle circulaire centré sur le produit n’est vraiment efficace que s’il s’inscrit dans une logique territoriale attentive aux flux d’énergies, de ressources et de déchets. Pour réduire l’exportation de terres végétales de la campagne vers la ville pour sa végétalisation, des agronomes étudient par exemple le potentiel des technosols, qui permettent à partir de déchets urbains de fabriquer des sols fertiles. Cette approche territoriale relève du métabolisme urbain ou de l’écologie industrielle. La première est notamment expérimentée à Plaine Commune pour optimiser les travaux dans le cadre du Grand Paris et des JO de 2024. La seconde est développée depuis les années 1970 au Danemark. Elle consiste en différents partenariats entre la ville portuaire de Kalundborg et les entreprises voisines. Celles-ci acceptent de coopérer ensemble et de s’échanger leurs déchets et énergies résiduels. Ces deux approches associent le privé et le public dans l’élaboration de programmes circulaires d’envergure. À l’échelle d’une capitale, Amsterdam entend devenir la première ville intégralement circulaire d’ici à 2050.
Kalundborg Symbiosis, Effective industrial symbiosis – Ellen MacArthur Foundation
Paris joins the circular economy! – Living Circular
Developing a roadmap for the first circular city : Amsterdam – Circle Economy
Onze paysagistes ont trouvé une recette pour recycler la terre – Les Echos
Can going circular nurture an urban economic recovery? – EY
Quand l’industrie rime aussi avec Ecologie – Les Herbiers