L’économie sociale et solidaire – ESS – représente 10% du PIB français et 12,7 % de l’emploi privé, avec des activités qui façonnent les territoires à toutes les échelles. Comment ces actions transforment-elles le territoire ? Quel rôle y jouent les acteurs traditionnels ? Témoignages de porteurs de projets en partenariat avec la Fondation VINCI pour la Cité.
La Fondation VINCI pour la Cité, créée en 2002, a pour double objectif l’insertion sociale et professionnelle des individus et l’engagement des collaborateurs sur ces sujets. Elle articule son action autour de 4 thèmes : l’accès à l’emploi, l’accès au logement, la mobilité solidaire et l’insertion des quartiers marginalisés. Ses actions ont ainsi un impact direct sur la cohésion des territoires et leur capacité d’inclusion.
L’ESS au service des territoires
“Le Grand Paris ne s’arrête pas à la construction de lignes de métro” pour Laura Touati, responsable du fonds Territoires et Chantiers Solidaires. Le fonds de dotation, qui soutient des projets d’intérêt général, est un outil d’ouverture vers les territoires. Créé par VINCI Energies, VINCI Construction et Eurovia, Territoires et Chantiers Solidaires finance des actions créatrices d’emploi proches des chantiers du Grand Paris.
Le fond est aussi soutenu par VINCI Insertion Emploi, représenté par Arnaud Habert. La filiale de VINCI, créée en 2011 est en charge de l’application des clauses insertion au sein des contrats. Elle a ainsi accompagné 2617 individus dans leur réinsertion vers l’emploi.
L’ESS est aussi partie intégrante des JO de Paris 2024, qui seront “les premiers JO inclusifs et solidaire”, selon Christophe Divi, directeur de la plateforme ESS 2024. Pour mettre ces déclarations en action, la plateforme réunit tous les acteurs impliqués par le projet, notamment pour la réutilisation solidaire des infrastructures.
L’ESS, puissant outil d’aide pour le retour à l’emploi
“Personne n’est inemployable”, rappelle Laurent Grandguillaume, directeur de Territoire zéro chômeur de longue durée, dirigée par Laurent Grandguillaume. D’autant plus quand le chômage de longue durée se révèle très coûteux : près de 40 milliards par an, soit 18 000 euros par chômeur.
C’est à partir de ce constat qu’est né le projet Territoire zéro chômeur de longue durée, qui est aujourd’hui expérimenté dans plusieurs communes françaises. La méthode est simple : créer des comités locaux réunissant acteurs de l’ESS, acteurs publics et chômeurs pour identifier les besoins et créer une activité nouvelle, complémentaire des activités déjà présentes sur le territoire. Ces projets ont permis le recrutement de 850 personnes au chômage en moyenne depuis 53 mois dans des domaines aussi variés que la transition écologique, l’économie circulaire ou encore la sécurité alimentaire. Ils se révèlent même parfois être les premiers employeurs des territoires concernés par les projets.
Le passage à l’échelle, au coeur des préoccupations des acteurs de l’ESS
Pour Sophie Molina, chargée de mission chez Avise, les entreprises de l’ESS redoutent le passage à l’échelle. La question est légitime : la grande taille est-elle compatible avec l’ESS, qui demande souvent une action locale et une grande proximité sur le terrain ? Il existe pourtant de vraies réussites de grandes entreprises de l’ESS, et selon elle, “seul le changement d’échelle permet de maximiser son impact”.
Une position que partage Sébastien Lailheuge d’Article 1. L’association, née de la fusion entre deux associations spécialisées dans l’accompagnement des jeunes et partageant les mêmes partenaires, a fait le choix d’une mutualisation des moyens et des expertises plutôt que celui d’une concurrence ouverte. En optant pour la fusion, ce passage à l’échelle a permis de passer de 6000 à 90 000 jeunes accompagnés. Un choix gagnant.