L’IA, une technologie compatible dans une société décarbonée ?

L’intelligence artificielle est-elle la meilleure ennemie de l’environnement ou le futur outil incontournable pour accompagner la transition écologique ?

Leonard s’est penché sur la question de l’impact de l’IA sur l’environnement lors de sa dernière rencontre consacrée à l’intelligence artificielle le 9 avril dernier. Hugues Ferrebœuf, chef de projet chez The Shift Project, Sébastien Bilbault, co-fondateur et CEO de OuiSol et Christian Gellé, account technology strategist chez Microsoft ont échangé sur l’impact environnemental de l’IA, et sa compatibilité dans un futur décarboné.

Retrouvez l’intégralité de la conférence en vidéo :

L’IA, nouvel avatar d’un secteur numérique énergivore

The Shift Project, think tank oeuvrant en faveur d’une économie décarbonée, s’est penché sur l’impact du numérique sur l’environnement. Alors que le numérique est souvent vu comme la solution pour résoudre nos problèmes environnementaux, Hugues Ferreboeuf souligne la somme considérable d’énergie et de matière consommé par le secteur (environ 4% de l’énergie mondiale), selon une tendance croissante allant de 9% par an alors même que la facture énergétique globale devrait décroître de 4% par an pour tenir les objectifs internationaux.

L’appétit de puissance informatique de l’intelligence artificielle renforce cette tendance énergivore. Pour Hugues Ferreboeuf, le moyen le plus efficace de canaliser cette consommation serait de raisonner son utilisation pour ne pas consommer plus en 2030 qu’aujourd’hui, seul moyen de tenir la trajectoire climatique. Il ne manque pas de rappeler, en guise de conclusion, l’importance de changer nos habitudes de consommation. « Nous ne pouvons pas nous reposer sur l’innovation technologique pour réduire la consommation d’énergie, affirme-t-il. Il faut sortir de la logique « Consommer plus, c’est vivre mieux ».

 

Un nouvel allié de la transition écologique ?

L’intelligence artificielle est aussi présentée comme adjuvant des solutions de la transition écologique.

Elle pourrait accompagner la transition énergétique en favorisant le développement des énergies renouvelables, comme dans le cas de OuiSol, présenté par Sébastien Bilbault. La start-up propose de numériser la phase de développement d’un projet photovoltaïque pour faire gagner du temps et de l’argent à ses clients. Grâce à l’IA, Ouisol obtient en 10 jours un projet abouti, là où il fallait attendre un mois minimum. De la modélisation 3D du projet à l’installation par un professionnel agréé, OuiSol prend en charge l’ensemble des étapes pour démocratiser les projets solaires.

Mais les promesses de l’IA dépassent largement le secteur de l’énergie. Christian Gellé a détaillé les différentes actions menées par Microsoft pour mettre l’IA au service des grands défis environnementaux. La société revendique par ailleurs le recours de près 50% d’énergies renouvelables dans son activité pour réduire son impact environnemental. Avec le programme de soutien AI for Earth, la multinationale informatique met l’IA au service de projets de recherche dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’eau, la biodiversité ou le changement climatique. Un soutien qui a permis, entre autres, de mieux comprendre les espèces sauvages en voie d’extinction avec le projet Wild Me, ou de cartographier des écosystèmes fragilisés avec Land Cover Mapping. Le fond AI for Good, qui comprend le programme AI for Earth, a déjà permis d’accompagner 138 projets dans 27 pays, projets qui ont tous bénéficié de l’appui de Microsoft et des services cloud Microsoft Azure.

 

 

Le cycle de rencontres sur l’intelligence artificielle se poursuit le 14 mai prochain à Leonard:Paris, avec un focus sur l’IA comme moyen de booster l’industrie !

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