Un citoyen responsabilisé et engagé
Le déferlement technologique annoncé dans les villes de demain ne suscite pas qu’un enthousiasme débordant. A l’image d’Antoine Picon dans son ouvrage « Smart Cities. Théorie et critique d’un idéal auto-réalisateur »(Editions B2, 2013), les observateurs mettent en garde contre l’avènement d’une ville néo-cybernétique où tout serait contrôlé à distance et où les habitants seraient réduits à l’état de cyborgs. Pour d’autres encore, la ville intelligente promet d’accroître les inégalités, en consacrant une forme d’intelligentsia numérique au détriment du citoyen ordinaire et, plus largement, de la démocratie.
Si la technologie constitue, de fait, la colonne vertébrale de la smart city, il est essentiel d’y associer étroitement le citoyen et d’y redéfinir son rôle. C’est en suivant ce principe que la ville de Détroit, aux Etats-Unis, déploie l’initiative précurseuse « Sensors in a Shoebox ». Un kit de capteurs est distribué aux adolescents de la ville, avec l’objectif de les confronter à la technologie mais aussi d’identifier des problèmes émergents dans l’espace urbain et de chercher des solutions intelligentes. En bref, il s’agit pour le citoyen de prendre le pouvoir et de participer pleinement à la naissance de la « smart human city » !