Quand l’IA expérimente tous azimuts

Les équipes de Leonard portent un regard prospectif et opérationnel sur l’intelligence artificielle. Elles accompagnent des projets imaginés par les équipes de terrain. L’IA ouvre aussi de nouveaux horizons pour la maîtrise de l’impact environnemental des projets. Revue de détail avec Quentin Panissod, responsable des projets IA.

Quelles sont les caractéristiques de la promo 2021 du parcours IA ?

Cette promotion est placée, d’abord, sous le signe de la continuité et de la diversité. On y trouve beaucoup de projets qui relèvent de l’ingénierie, de la maintenance prédictive.

La vision artificielle y figure en bonne place, tant au service des métiers que de la maîtrise de leur impact environnemental. Ensuite, il faut noter que les projets sont plus nombreux cette année : une petite quinzaine et autant d’entreprises de VINCI qui se sont engagées. Je voudrais par ailleurs signaler une nouveauté importante. Cette année, avec Bruno Daunay, qui codirige le parcours IA, nous avons choisi de former quatre coaches issus des entités opérationnelles du groupe, afin qu’ils diffusent cette expertise dans leurs entreprises. Autre spécificité de cette édition du parcours IA : nous observons que les projets sont davantage appréhendés d’emblée avec le regard client – la co-construction est plus marquée. L’un des projets accompagnés cette année travaille par exemple étroitement avec une entreprise de distribution, pour améliorer la gestion des magasins grâce à l’IA.

Quels sont les projets emblématiques du parcours IA en 2021 ?

DIANE, l’entreprise dédiée au développement de projets d’IA au service des métiers de VINCI Energies, a continué sa progression, recrutant de nouveaux experts, montant en compétences et en échelles d’application. Un premier projet avait porté, il y a deux ans, sur l’optimisation des réseaux d’extincteurs automatiques (les sprinklers), avec l’idée qu’à terme, tous les réseaux des lots techniques d’un bâtiment pourraient être optimisés par l’IA, facilitant la convergence de la recherche d’optimisation économique et environnementale. L’année dernière, DIANE a développé un nouveau cas d’usage permettant l’optimisation de l’éclairage dans les bureaux, avec une approche inédite : il s’agissait d’optimiser le réseau de luminaires de manière à minimiser la consommation d’énergie. Cette année, les équipes de DIANE se sont attaquées au sujet de la ventilation et de la climatisation, dans le but de développer une solution qui conçoit automatiquement les réseaux de climatisation, à partir des plans du bâtiment.

 

Où en sont les projets dédiés à la maintenance des lignes à grande vitesse ?

Chez VINCI Concessions, l’IA est sollicitée en appui à LISEA (société concessionnaire) et MESEA (entreprise de maintenance), qui travaillent conjointement pour optimiser le niveau de performance et le cycle de vie de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. Un outil de prédiction de durée de vie des voies ferrées a vu le jour l’année dernière, qui permet d’optimiser les opérations de renouvellement des voies. Aujourd’hui, les efforts se poursuivent pour développer des solutions de maintenance prédictive en respectant strictement les contraintes de sécurité et en croisant modèles théoriques et données empiriques. Cette année, l’IA pourrait aussi être mise au service de l’optimisation des aiguillages.

 

Comment l’IA va-t-elle être mobilisée au service de la rénovation énergétique ?

Nous avions l’ambition de pouvoir rassembler de larges corpus de données et de travailler avec des partenaires externes, de prendre le temps de faire de la R&D pour développer des outils durablement utiles à la conception et la gestion des bâtiments. Nous avons eu l’occasion de répondre à un appel à projets portant sur les enjeux de gestion des crises et de résilience en début d’année, soutenu par Bpifrance et la DLR en Allemagne. Nous nous sommes rapprochés de plusieurs partenaires pour constituer un consortium, appelé RenovAIte, et développer une plateforme de technologies d’IA pour accélérer la rénovation en Europe. On trouve dans le consortium l’expertise de Leonard, celle de plusieurs entités de VINCI, celle de RESALLIENCE, le bureau d’étude de VINCI pour l’adaptation au changement climatique, mais aussi celles d’Action Logement, premier acteur du logement social en France, du laboratoire allemand OFFIS (recherche en IA), ou encore de l’entreprise ALEIA, membre de Gaia-X. Avec ce projet, nous avons l’opportunité de mettre l’IA de manière transverse, dans la durée, au service des métiers, avec un fort impact environnemental et social. Les optimisations envisagées pour le parc d’Action Logement pourraient contribuer, à elles seules, à la réduction de 0,02 % de la consommation énergétique de l’ensemble du parc immobilier français. Le chiffre peut sembler faible, mais c’est en réalité considérable !

 

Cette interview est issue du Yearbook Leonard « La décennie décisive » 2021-2022. Découvrez-le en suivant ce lien.

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