Les segments les plus porteurs de la Construction Tech à l’horizon 2025 selon une nouvelle étude de EY
Ernst & Young a publié en mars une nouvelle étude analysant les trends technologiques dans l’industrie de la construction. En voici les principaux enseignements :
- L’IoT (Internet of Things) et le BIM (Building Information Modeling) continueront de connaître une forte croissance dans le secteur de la construction. Les solutions spécialisées autour des smart buildings et de l’impression 3D sont amenées à se généraliser.
- L’impression 3D représente la technologie au taux d’adoption le plus bas du secteur. Aujourd’hui, elle est principalement utilisée pour la préfabrication et la construction résidentielle. La taille de son marché pourrait bondir de 246 % d’ici 2025.
- La Blockchain, quant à elle, pourrait également changer la donne en favorisant la transparence des échanges au sein du secteur. Les smart contracts (contrats à exécution automatique sécurisés par blockchain) pourraient être utilisés pour la planification et la commande automatique des matériaux. Le marché de la blockchain devrait croître de 41 % d’ici 2025.
- Enfin, l’ IoT permettrait un partage plus avant de données entre les machines et les humains favorisant ainsi la coopération et la sécurité. Par exemple, Triax Technologies a développé des bracelets qui aident les travailleurs sur chantier – entre autres – à maintenir la distanciation physique réglementaire pendant la pandémie du Covid-19. Le secteur des IOT pourrait croître de 26% d’ici 2025.
Selon l’étude, l’adoption de ces technologies devrait réduire les coûts de 12 à 20% par an dans l’industrie.
Mais le secteur balbutie encore. L’étude indique que seulement 25 % des entreprises de construction disposent d’une stratégie numérique et seulement 9 % se sentent préparées pour une transformation numérique d’envergure.
Les applications vidéo au service de l’inspection des travaux pourraient investir durablement le secteur de la construction
Zoom, l’application qui permet de passer des appels vidéos, est une des applications les plus utilisées depuis le début de la crise du Covid-19. En 2 mois, l’entreprise a gagné autant d’utilisateurs que durant l’année 2019 et compte aujourd’hui un peu plus de 13 millions d’utilisateurs par mois.
Suivant la tendance, le secteur de la construction se tourne lui aussi vers des technologies d’appels vidéo. Une pratique qui concerne plus spécifiquement les étapes d’inspection des travaux selon une enquête du site Construction Dive qui révèle que l’industrie de la construction américaine utilise des applications déjà bien connues comme Skype, Google Duo, Microsoft Teams ou FaceTime pour mener à bien ces opérations.
Concrètement, un ouvrier sur site mène l’inspection muni de son téléphone, d’une lampe et d’outils de mesure. Il est guidé par un inspecteur qui suit le processus à distance de l’autre côté de la vidéo. Selon le site Construction Dive, parmi les entreprises utilisant pour la première fois la technologie d’inspection par video, beaucoup se disent prêtes à maintenir cette pratique une fois la crise du Covid-19 terminée.
Cette tendance de suivi à distance de l’avancée des chantiers bien qu’accélérée par le contexte actuel est en réalité une lame de fond initiée depuis quelques années mais dont l’adoption prend vraiment de l’ampleur. Des cas d’usages aussi divers que le contrôle qualité du bâti assisté par camera 360 par l’intermédiaire d’un outil comme Holobuilder ou bien le suivi à distance de la sécurité des compagnons à travers l’analyse d’images que propose Smartvid sont maintenant en phase de déploiement à travers le monde.
Ces deux entreprises ont d’ailleurs été sélectionnées au sein du programme CATALYST de Léonard qui a pour vocation d’assister au déploiement d’entreprises aux produits matures et en phase de lancement commercial au sein des BU du groupe VINCI.
Comment l’industrie de la construction s’organise pour reprendre progressivement les chantiers en France ?
Après plusieurs mois de pause, le secteur commence à s’activer pour remettre en branle la construction des projets privés comme publics.
L’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) a produit à cet effet un guide des bonnes pratiques sanitaires pour concilier gestion des risques spécifiques liés à l’épidémie et reprise du travail.
La semaine dernière, un chantier pilote a été mis en place à Ajaccio pour tester la pertinence des pratiques prescrites. La Corse indique ainsi espérer pouvoir relancer le commerce de matériaux et assurer la reprise des chantiers d’ici fin avril. Le groupe NGE (plus de 12 000 salariés), pour sa part, annonçait la semaine du 15 avril, que le redémarrage ne concernait encore que 61 de ces 2000 chantiers, mais d’ores-et-déjà 80 autres doivent reprendre cette semaine.
De nouvelles règles sanitaires plus strictes nécessiteront des efforts en matière d’organisation plus conséquents et donc nécessairement plus coûteux. Reste à savoir comment les entreprises vont gérer ce surcoût et de quelle manière il se répercutera sur les différents acteurs de la chaîne de valeur.