La start-up suisse Neustark lève 69 millions de dollars pour développer sa technologie de capture du carbone dans le ciment.
La start-up Neustark, basée à Bern, vient de réaliser une levée de fonds de 69 millions de dollars. Spécialisée dans la capture et le stockage de CO2 dans le béton, celle-ci a convaincu le fonds d’investissement thématique Decarbonization Partners de Blackrock et Temasek, ainsi que Blume Equity. Ses investisseurs historiques Holcim, Siemens Financial Services, Verve Ventures et ACE Ventures ont également participé à ce nouveau tour de table, tandis qu’UBS a contribué au financement par le biais d’une dette.
Fondée en 2019, Neustark a développé une technologie brevetée qui permet de capturer le CO2 à la source, puis de le lier de manière permanente à des déchets minéraux via un processus de minéralisation accélérée. Concrètement, l’entreprise capture le CO2 dans des usines de biogaz partenaires, le liquéfie, puis le transporte vers des sites de recyclage de déchets de construction. Là, le dioxyde de carbone est injecté dans des granulats de béton provenant de bâtiments démolis ou d’autres déchets minéraux.
La technologie de Neustark déclenche alors un processus de minéralisation accéléré, liant le CO2 de manière permanente aux granulats. Les granulats recyclés et carbonatés peuvent ensuite être utilisés pour produire de nouveaux matériaux de construction recyclés. Ce processus de minéralisation stocke ainsi le CO2 capturé pendant des centaines de milliers d’années.
Neustark exploite d’ores et déjà 19 installations de capture et de stockage de carbone en Suisse, en Autriche, au Liechtenstein et en Allemagne, avec 40 autres sites en construction à travers l’Europe. L’entreprise a déjà vendu près de 120 000 tonnes d’élimination de carbone, ce qui en fait l’une des entreprises à la croissance la plus rapide en Europe dans ce secteur.
Alors que Neustark s’est fixé l’objectif d’éliminer durablement un million de tonnes de CO2 par an d’ici 2030, cette levée de fonds conséquente va lui permettre d’accélérer son développement et d’investir de nouveaux marchés, notamment en Asie-Pacifique et en Amérique du Nord.
En France, Ademeure, qui industrialise la construction de logements en bois modulaires, a levé 5 millions d’euros
La start-up française Ademeure a levé 5 millions d’euros au printemps dernier auprès de Stellar Impact (un fonds familial géré par Telos Impact), ainsi que de ses investisseurs historiques Enthéos et Genetio. La région Nouvelle-Aquitaine participe également à ce financement.
Depuis 2017, Ademeure développe des solutions de construction durables, écologiques et économiques. A partir de 2021, l’entreprise s’est tout particulièrement tournée vers la construction modulaire industrialisée, d’abord en ciblant les particuliers, puis en s’ouvrant aux clients BtoB (collectivités locales, bailleurs sociaux et promoteurs).
Pour les particuliers, Ademeure propose une gamme de tiny houses et de maisons individuelles bas carbone de 11 à 115 m², construites en hors-site avec une ossature bois. Celles-ci sont produites dans sa première usine, implantée à Langon, sur un ancien site d’Airbus.
Grâce à cette levée de fonds, la start-up prévoit de créer une quarantaine de nouveaux emplois au sein de son usine et d’intensifier ses efforts dans le secteur du bâtiment collectif (crèches, résidences séniors, logements d’urgence et résidences gérées).
En Allemagne, Alcemy lève 10 millions de dollars pour décarboner la production de ciment grâce à l’IA
Alcemy, une start-up berlinoise fondée en 2018 vient de lever 10 millions de dollars pour accélérer le déploiement de sa solution innovante de décarbonation du ciment. Cette levée de fonds, menée par Norrsken VC avec la participation des fonds d’investissements spécialisés dans les “climate tech” Galvanize Climate Solutions et AENU, marque une étape importante pour l’entreprise.
La solution d’intelligence artificielle d’Alcemy fournit des prédictions tout au long du processus de production, depuis le broyage du ciment jusqu’au traitement du béton sur le chantier de construction. Objectif : permettre aux producteurs de ciment et de béton de réduire progressivement la teneur en clinker dans leurs mélanges, dans le but d’atteindre une réduction des émissions pouvant aller jusqu’à 65%.
Le clinker est en effet responsable d’une grande partie des émissions de CO2 de l’industrie cimentière, pour deux raisons : la décarbonatation du calcaire lors du chauffage, qui libère du CO2, ainsi que l’alimentation des fours, qui repose le plus souvent sur des énergies fossiles. Alcemy a déjà conclu un partenariat avec Spenner, le cinquième fabricant de ciment d’Allemagne, pour produire un mélange de ciment à faible teneur en clinker et à faible émission de carbone.
Cette levée de fonds va permettre à Alcemy de poursuivre ses efforts de R&D et de s’attaquer à de nouveaux marchés, en commençant par les Etats-Unis. Outre-Atlantique, la start-up vient en effet de signer un contrat avec Titan, qui va déployer son outil dans une de ses cimenteries en Floride.
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