Conscience des villes
“Il est nécessaire d’inventer une nouvelle intelligence urbaine. D’utiliser les plateformes numériques pour organiser les délibérations locales, et donner la capacité aux habitants de s’approprier le destin technologique de leur ville.”
Bernard Stiegler, philosophe, Président d’Ars Industrialis, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation (La ville, terrain d’innovation radicale ?)
Réinventer le « nous »
“Le co-living, c’est d’abord une manière de réinventer le « nous » dans l’habitat. En pratique, c’est une réalité qui mobilise aujourd’hui de nouveaux petits acteurs, très actifs, des fonds d’investissements, et que les majors ont intérêt à explorer.”
Caroline Reminy, Intrapreneuse, porteuse du projet « Human Buildings » accompagné par Leonard (Habiter autrement : nouveaux usages et modèles économiques)
La Terre n’a plus le monopole de la construction
“On peut aujourd’hui commencer à penser l’expansion de l’humanité sur des surfaces non terrestres. Cela veut dire qu’il faut dès à présent réfléchir à comment construire et habiter dans d’autres conditions que celles que nous connaissons sur Terre.”
Claudie Haigneré, conseillère auprès du directeur de l’Agence spatiale européenne, en charge du projet de village lunaire (Construire et habiter l’extrême)
Combattre l’utilitarisme
“Les lieux ont perdu cette dimension d’étrangeté et de mystère. Il faudrait revendiquer l’espace inutile, « gratuit », comme il faut revendiquer le temps perdu. Car l’espace inutile, au fond, est le lieu le plus utile, c’est le lieu du désir et de la narration.”
François Schuiten, dessinateur, auteur de « Les Cités Obscures », avec Benoît Peeters (Des cités obscures aux villes futures)
Accepter collectivement l’innovation
“L’innovation radicale appliquée aux systèmes urbains doit composer avec des contraintes très hétérogènes. Elle ne manque pas tant d’imaginaire que, parfois, de la capacité à se faire accepter de manière collective.”
Daniel Kaplan, co-fondateur de l’Université de la pluralité, Conseiller scientifique de la Fondation Internet Nouvelle Génération (La ville, terrain d’innovation radicale ?)
Habiter l’infini
“On peut imaginer que l’espace devienne élastique, circonscrit en temps réel par le numérique, et que chacun puisse avoir l’impression de vivre dans 1000 mètres carrés. Il faut pour cela imaginer des bâtiments vivants, envisager la réversibilité du bâti, un habitat poreux. Et se rappeler que l’architecture, ce n’est pas l’apparence du bâti, c’est vivre dans du bâti.”
Eric Cassar, architecte (Habiter autrement : nouveaux usages et modèles économiques)
Faire pousser l’agriculture urbaine
“L’agriculture urbaine a toujours existé, notamment avec les jardins ouvriers. Aujourd’hui, c’est une véritable renaissance, il y a un besoin très fort de reconnexion avec la nature en ville. Les habitants veulent remettre les mains à la terre.”
Paola Mugnier, ingénieure R&D, Urbalia (Penser la biodiversité comme infrastructure urbaine)
Changer le Monde à l’échelle de la ville
“Au Moyen-Âge, les États étaient affaiblis par des guerres. Aujourd’hui les États sont affaiblis par des guerres sociales et économiques. Mais quand Donald Trump a choisi de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, de nombreuses villes ont pris position pour poursuivre la lutte contre le réchauffement. Les villes ont des possibles qui sont de plus en plus grands.”
Erik Orsenna, écrivain, co-auteur avec Nicolas Gilsoul de « Désir de villes » (Désir de villes : tour du monde des innovations urbaines)
Augmenter le dessus par le dessous
“Le dessous est le lieu de vie qui permet au dessus de se mettre en réseau. C’est l’idée de l’île de la Cité, qui consiste à mutualiser les institutions régaliennes qui se trouvent sur l’île par des lieux d’accueil et d’orientation souterrains. L’intérêt n’est pas d’aller habiter sous terre ; ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est d’en faire un lieu de fertilisation de nos habitations et de nos métropoles.”
Dominique Perrault, architecte (Sous la ville, des espaces à investir)
Modéliser l’imprévisible
“Peut-on vraiment piloter les villes ? Modéliser n’est pas représenter de manière entièrement réaliste. On observe aujourd’hui une forme de confusion entre modèles et représentation de la réalité. Les villes sont avant tout des espaces physiques, qui produisent des choses étonnantes, agissent comme catalyseurs d’imprévu.”
Antoine Picon, Harvard Graduate School of Design et École des Ponts (La ville algorithmique : peut-on programmer l’urbain ?)