Face aux défis de la rareté des ressources, de la préservation des sols et des émissions de CO2 dont la construction et l’entretien des bâtiments comptent parmi les principaux émetteurs, Leonard et Circul’R explore dans un nouvel Emerging Trends trois tendances qui pourraient contribuer à mettre en place un modèle circulaire efficace pour le secteur : l’éco-conception, le réemploi et le recyclage, et l’infrastructure as a service. C’est aussi l’occasion pour l’incubateur de présenter des cas pourvoyeurs de solutions dans l’écosystème VINCI, comme Waste Marketplace, une start-up issue du programme Intrapreneurs de Leonard, une solution digitale pour simplifier la gestion des déchets de chantier et de sites industriels, ou encore Granulat+, la marque de la Division Route France de VINCI Construction, qui donne une seconde vie aux déchets minéraux de la construction des industries provenant de filières variées.
Un rôle primordial pour l’éco-conception
L’écoconception désigne l’ensemble des méthodes de design et de production qui permettent de diminuer les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie. Dans la mesure où l’impact d’un produit est déterminé à 80% lors de sa conception**, une nouvelle approche autour de cette première phase de vie est primordiale. Alors que l’éco-conception n’en était qu’à ses débuts en 2022, elle s’impose de plus en plus dans le secteur du bâtiment. En utilisant cette approche, les acteurs vont réussir à limiter les coûts et impacts environnementaux depuis le choix des matériaux jusqu’à l’usage en fin de vie d’une construction.
La mise en application de ce système comprend encore de nombreux défis liés au secteur du bâtiment, notamment une hausse des coûts d’achats et de logistique ou un enjeu de formation des équipes. Les avantages sont nombreux, sur le volet environnemental, grâce à une limitation des déchets et une optimisation des flux de ressources. Ils sont aussi économiques : concevoir des projets de construction qui puissent avoir plusieurs vies permet de maximiser la rentabilité du bâtiment sur la durée. Cela permet aussi de minimiser les risques, écoconcevoir permet d’anticiper les législations, d’adapter les bâtiments et les infrastructures aux risques climatiques, et de sécuriser l’approvisionnement de matières premières en temps de crise et d’inflation.
Le réemploi et le recyclage : deux indispensables
Le réemploi et le recyclage permettent de mieux économiser les ressources et de réduire les déchets. Alors que la France produit plus de 40 millions de tonnes de déchets par an dont seulement 2% de déchets dangereux, le bâtiment est un levier idéal pour le réemploi et le recyclage de ces déchets. L’entreprise R.Used (VINCI Construction), application interne au groupe VINCI en est une démonstration, elle s’est développée en tant que marketplace du réemploi sur les chantiers et présente là encore des bénéfices économiques et environnementaux directs.
Grâce à plusieurs initiatives législatives telles que la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) pour les Produits et Matériaux de Construction du secteur du Bâtiment, le réemploi et le recyclage sont de plus en plus vus comme des solutions durables, efficaces et fiables. Aujourd’hui, alors que l’inflation frappe de plein fouet le secteur de la construction, le réemploi se présente comme une alternative à l’extraction et à l’importation de matières premières vierges, ainsi qu’à l’enfouissement des déchets. Tandis que le recyclage permet une meilleure gestion des déchets sur les chantiers.
Un modèle innovant en plein essor : l’infrastructure as a service
L’IaaS ou « infrastructure en tant que service » est un modèle d’économie de la fonctionnalité qui favorise l’application de différentes stratégies circulaires tout au long de la durée de vie de l’infrastructure.
Ce modèle a l’avantage de maximiser la rentabilité de projets d’infrastructures de court terme, grâce à l’utilisation de matériaux durables de haute qualité, facilement remplaçables et nécessitant peu d’entretien, qui minimisent les coûts de maintenance, et qui pourront être revendus à leur prix maximal ou réemployés à la fin de leur durée d’usage. Il va également réduire au maximum l’impact environnemental d’un bâtiment, en minimisant la consommation de ressources et d’énergie. Adaptée principalement pour des projets relativement courts, l’IaaS favorise la mise en œuvre des boucles courtes de l’économie circulaire, ainsi que la conception de projets réversibles
Trois défis majeurs à relever vers plus de circularité
Afin d’aller vers plus de circularité, Leonard identifie trois défis principaux. En premier lieu, vaincre l’inertie systémique du secteur industriel, avec des changements de processus et de procédés industriels longs à mettre en œuvre, dans le concret, mais aussi dans les esprits. Il s’agira aussi de réussir à s’adapter aux différences à l’international, avec des vitesses d’intégration des principes et concepts circulaires encore hétérogènes. Enfin, la circularité souffre d’une vision court-termiste et la dépasser permettra de mettre en œuvre l’innovation et en récolter des bénéfices.
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