L’équipement de sécurité passe à l’IoT

La sécurité des collaborateurs est une préoccupation majeure pour les entreprises de construction. Avec le développement de l’IoT, elles ont trouvé un allié. Géolocalisation, notifications, capteurs : le travailleur de demain sera connecté.

casques de chantier

Depuis 10 ans, le nombre d’accidents dans le secteur du BTP est en constante diminution. Le bureau Veritas annonce des chiffres en baisse de 20% sur la période. Une amélioration qui devrait se poursuivre avec l’arrivée des objets connectés sur les chantiers. Les EPI (Equipements de Protection Individuelle) étaient présents en nombre au CES de Las Vegas. Connectés, localisés ou bardés de capteurs, ils tirent parti de technologies qui ont déjà fait leurs preuves dans les domaines du sport ou de la santé.

La véritable star des objets connectés de chantier reste le casque. Si les choix technologiques des fabricants peuvent diverger, l’ambition est unanime : protéger le travailleur en enrichissant le casque traditionnel de nouvelles fonctionnalités. Le casque américain GuardHat permet ainsi un guidage à distance, la notification d’objets mobiles ou de zones dangereuses, une mesure en temps réel de la toxicité de l’environnement, ou encore des relevés physiologiques, sur le modèle du quantified-self.

La panoplie ne se limite bien sûr pas au casque. Baudriers, vestes et chaussures sont appelés à rejoindre la grande famille des wearables. C’est en tous cas la conviction du MIT Design Lab et du fournisseur d’énergie ENI autour du projet Safety++. C’est ici la mise en réseau des différents objets connectés qui fait l’efficacité et l’originalité du dispositif. Lorsque la veste (Jacket++) détecte des taux de monoxyde de carbone trop élevés, elle communique avec les maillots de corps connectés (Undershirt++) de l’ensemble des travailleurs concernés. Grâce à des disques vibrants, ces derniers préviennent leur porteur. De la même manière, les chaussures (Shoes++) sont en mesure d’appeler un collègue en renfort lorsqu’elles détectent que la charge portée est trop lourde ! D’autres sociétés travaillent à développer un IoT moins intrusif que le vêtement connecté. C’est le cas de Numii, jeune entreprise française née en Aquitaine, qui propose un boîtier capable de mesurer la pénibilité du travail. En collectant des données sur les efforts fournis par les travailleurs – particulièrement dans les secteurs à forte pénibilité comme le BTP – Numii donne aux employeurs comme au scientifiques les clefs de compréhension des causes d’accidents.

Au delà du hardware, des plateformes logicielles émergent pour exploiter et traiter au mieux ces données de sécurité. XP Digit, jeune entreprise dédiée à la géolocalisation a développé un produit spécifique de balisage intelligent – Kypsafe – à même d’envoyer des notifications sonores visuelles ou vibratoires à toute personne pénétrant une zone dangereuse. Enfin, Wearsafe ambitionne de devenir l’acteur incontournable concernant les questions de sécurité personnelle. Une plateforme en marque blanche au design soigné permet de recevoir des alertes et d’échanger avec les personnes équipées d’un objet connecté compatible. Une technologie qui va bien au delà de la problématique des travailleurs isolés et formules de belles promesses pour les personnes âgées, les sportifs extrêmes, ou encore les zones à risque.

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