Comme plusieurs autres entreprises, Altaroad est accompagnée par Leonard dans le cadre de son programme CATALYST, qui permet à des start-up matures d’optimiser leurs projets in situ, en les déployant sur des chantiers opérationnels du groupe VINCI.
Le secteur du BTP produit plus de déchets que l’ensemble de la population, soit chaque année plus de 230 millions de tonnes de béton, de bois, de sable, de gravats et d’autres matériaux, que l’on retrouve parfois dans des décharges sauvages. Depuis 2020, la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire) oblige les producteurs de déchets à s’assurer de leur traçabilité et de leur retraitement. Les injonctions réglementaires de l’Union Européenne deviennent en effet chaque jour d’autant plus pressantes que ces déchets représentent un important gisement de matières premières réemployables.
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Évaluer la seule volumétrie des déchets prend du temps
La traçabilité des déchets constitue donc une priorité pour les gestionnaires et opérateurs des chantiers de construction. Mais évaluer la seule volumétrie des déchets prend du temps. « Quand vous comptez chaque jour une quinzaine de tours de bennes sur un seul chantier, que vous devez recenser camion par camion les données enregistrées par des plateformes de pesage mécaniques, vous devez remplir une grande quantité de tableaux Excel dans une année. Multipliez ce travail par le nombre de chantiers de l’entreprise, puis projetez cela à l’échelle d’un groupe, voilà qui devient extrêmement chronophage», note Salim Mahamdou, responsable qualité environnement Neom, entreprise de VINCI Construction spécialisée dans la déconstruction.
Une application accessible depuis n’importe quel écran
C’est pour libérer les conducteurs de chantier de toute la paperasse administrative, leur éviter les erreurs et leur faire gagner un temps précieux qu’Altaroad, start-up française fondée en 2017 par trois femmes, a développé une plateforme digitale permettant de fluidifier ce laborieux processus de comptage, d’identification et de suivi des déchets. Avec cet avantage pratique pour les conducteurs de chantier : ils peuvent désormais non seulement abandonner les tableaux Excel, mais aussi prendre le contrôle des opérations via une application accessible depuis leur smartphone, leur tablette ou leur ordinateur portable.
Des caméras, des capteurs et des algorithmes
L’innovation d’Altaroad repose sur un triptyque technologique mobilisant de l’intelligence artificielle, des capteurs et des caméras. Comment ça marche ? Une caméra lit la plaque du camion qui s’apprête à recevoir les déchets du chantier. Une seconde caméra analyse la nature des différents matériaux versés dans la benne. En quittant le chantier, le camion roule sur un tapis équipé de capteurs qui évaluent le poids chargé du véhicule. Les données de tonnage global et d’identification des déchets sont envoyées vers les algorithmes de machine learning d’Altaroad, puis transmises à l’entreprise en charge de la gestion des déchets.
«Pour répondre de manière optimale aux obligations de la loi AGEC, nous recherchions une solution qui nous permettrait de centraliser sur une plateforme unique toutes les informations de traçabilité de l’entreprise. L’application d’Altaroad, que nous avons testée sur le chantier Insight, dans le XIIIème arrondissement de Paris, nous a permis d’optimiser notre organisation, de consolider toutes nos données et de gagner beaucoup de temps», souligne Salim Mahamdou.
Cerise technologique sur le gâteau environnemental des chantiers : la plateforme propose un calcul d’empreinte carbone en temps réel des opérations de traçabilité et des suggestions de réduction d’impact.
Crédits photo : AdobeStock – altitudedrone
