Amazon et Microsoft (entre autres) financent CarbonCure, une solution de séquestration du carbone dans le béton
Dans le cadre de son « Climate Pledge and Breakthrough Energy Ventures« , doté de deux milliards de dollars et destiné à financer des entreprises luttant contre le réchauffement climatique, Amazon a annoncé ses cinq premiers investissements. Parmi ceux-ci figure l’entreprise canadienne CarbonCure, basée en Nouvelle-Écosse, spécialiste de la séquestration du CO2 dans le béton.
Cet investissement d’Amazon intervient alors que le géant du e-commerce est en train de construire un nouveau siège, en Virginie, et s’est publiquement engagé à atteindre la neutralité nette en carbone d’ici à 2040, dans le cadre de son « Climate Pledge« . Dans cette levée de fonds dont le montant n’a pas été dévoilé, figurent également aux côtés d’Amazon les fonds BDC Capital, 2150, Thistledown Capital, Taronga Ventures et GreenSoil Investments, ainsi que Microsoft.
La technologie de CarbonCure est déjà utilisée par plus de 300 fabricants de béton et ciment, essentiellement en Amérique du Nord. Cette levée de fonds permettra à l’entreprise de s’étendre sur d’autres marchés, afin de remplir son objectif de réduire la quantité de dioxyde de carbone rejetée chaque année par le secteur de la construction à hauteur de 500 millions de tonnes d’ici à 2030.
Pour y parvenir, CarbonCure a créé une technologie dite de « retrofit », qui permet aux producteurs de béton d’intégrer dans leurs procédés de fabrication du CO2 « recyclé », issu d’autres industries, collecté et purifiée par l’entreprise canadienne. Ce CO2 est intégré au mélange directement sur le site de production du béton, provoquant une réaction chimique qui le convertit alors en minéral. Le processus de minéralisation du dioxyde de carbone a également le mérite de renforcer la solidité du béton, sans affecter ses autres caractéristiques.
Si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons de lire notre dossier sur le sujet des Cleantech et Climatech
Plus de 14 millions de dollars pour Mosaic Building Group, startup qui digitalise la construction
Mosaic Building Group, une startup américaine de la “construction tech” créée en 2015 a annoncé en septembre avoir levé 14,25 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table mené par le fonds de l’investisseur-star Andreessen Horowitz, a16z. Il s’agit là de la seconde opération de ce fonds dans ce secteur : a16z a également investi dans Doxel, une technologie d’intelligence artificielle et de vision par ordinateur destiné à améliorer la productivité sur les chantiers.
Les fonds de Peter Thiel (Founders Fund), Joshua Kushner (Thrive Capital), Eric Schmidt (Innovation Endeavor) ainsi que Greylock Partners, Slow Ventures et plusieurs business angels sont aussi impliqués dans la levée de fonds de Mosaic Building Group. Tous ces investisseurs prestigieux ont notamment été convaincus par les chiffres de croissance de l’entreprise : elle est passée de 2 millions de dollars de revenus en 2019 à 100 millions en 2020, grâce à ses solutions destinées à rendre le processus de construction plus efficace.
En particulier, Mosaic propose des technologies d’automatisation de la planification des chantiers, dans le but de raccourcir les délais, réduire les coûts et limiter le gaspillage de matériaux. L’outil conçu par Mosaic permet notamment de digitaliser les plans de construction afin d’identifier les meilleurs moyens de construire les bâtiments, en utilisant les méthodes et les compétences traditionnelles sur les chantiers.
Les équipes de Mosaic interviennent dans les projets à trois étapes :
- la conception de projets immobiliers résidentiels (réalisation des plans et optimisation de plans existants),
- la structure du bâtiment, avec des solutions pré-fabriquées pour les murs intérieurs et extérieurs, les charpentes et les étages,
- la maîtrise d’ouvrage, avec la gestion complète du projet, des fournisseurs et des différents corps de métier.
La levée de fonds permettra d’accélérer la croissance de l’entreprise, qui vient de se voir confier un projet de construction de 400 maisons dans le nord de l’Arizona.
Ce sujet de la digitalisation de la construction était au coeur de la troisième journée de notre événement “Building Beyond”, à retrouver en replay sur cette page.
Buildots lève un total de 16 millions de dollars pour faire entrer l’IA sur les chantiers
Pendant l’été, la startup anglo-israélienne Buildots a annoncé une levée de fonds de 13 millions de dollars en série A, qui s’ajoutent aux 3 millions levés précédemment, lors de sa phase d’amorçage (seed). Parmi les investisseurs figurent TLV Partners, Innogy Ventures, Tidhar Construction Group, ainsi que plusieurs business angels israéliens.
Cette startup lancée en 2018 développe des modèles d’intelligence artificielle dédiés au secteur du BTP : ses outils permettent par exemple de détecter les erreurs de conception et de suivre l’état d’avancement des chantiers. Les algorithmes développés par Buildots s’appuient sur la vision par ordinateurs afin de collecter les données qui servent à suivre et analyser l’avancée des travaux.
Les informations sont collectées en vidéo à l’aide de caméras 360 fixées sur des casques de chantier, puis analysées par les algorithmes de la startup. Par exemple, en comparant avec les plans initiaux, l’outil peut détecter une prise électrique manquante ou mal installée. Chacun des corps de métier impliqués sur le chantier peut également suivre l’avancement des travaux au sein d’un dashboard affichant sa jauge d’avancement.
L’entreprise, qui compte actuellement 35 personnes, travaille d’ores et déjà avec deux grandes sociétés de BTP en Europe, ainsi qu’avec le numéro du secteur en Israël. La levée de fonds est destinée à permettre son implantation aux Etats-Unis.