Comme plusieurs autres entreprises, Flyability est accompagnée par Leonard dans le cadre de son programme CATALYST, qui permet à des start-up matures d’optimiser leurs projets in situ, en les déployant sur des chantiers opérationnels du groupe VINCI.
Comment sécuriser l’inspection des zones les plus difficiles d’accès sur les chantiers d’infrastructures ? Et si la réponse tenait dans un petit engin de 48 cm de large et 38 cm de haut ? C’est en tout cas le défi lancé par la start-up suisse Flyability avec Elios 3, dernière génération de drones d’intérieur. Entouré d’une cage anti-choc, le robot est capable de voler dans des tunnels, des puits, des cavités, bref tous les espaces les plus difficilement accessibles aux opérateurs humains.
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Un auxiliaire de sécurité à part entière, testé depuis quelques mois sur le chantier des puits d’Avrieux, lot central du Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT), future voie ferroviaire de 57 km reliant la France à l’Italie, dont l’ouverture est prévue en 2030. « Notre chantier prévoit la réalisation de quatre puits de plus de 500 mètres de profondeur et de 5 mètres de diamètre, séparés de moins de 8 mètres les uns des autres, qui auront pour triple fonction de ventiler le tunnel, de maîtriser l’effet piston des trains et de sécuriser toute l’infrastructure. Récemment, à environ 350 mètres de profondeur, nous avons rencontré une zone d’instabilité géologique provoquant des éboulements et des chutes de rochers. Impossible d’envoyer du personnel. Le recours au drone était la seule solution », raconte André Gourdon, conducteur de travaux principal à Dodin Campenon Bernard, filiale de VINCI Construction en charge du chantier.
Depuis, toutes les deux semaines environ, le géologue du chantier envoie Elios 3 en mission d’inspection dans les profondeurs des puits. Résistant aux collisions, tolérant à l’eau et à la poussière, le drone de Flyability est doté d’un algorithme de stabilisation, d’une caméra à haute résolution et d’un système d’éclairage oblique permettant de détecter et de visualiser traces de corrosion, fissures ou failles géologiques, même dans le noir complet. « Non seulement le robot réduit considérablement les risques d’accident pour le personnel, mais il nous permet de réduire les coûts de main-d’œuvre et les temps d’immobilisation. Nous pouvons également identifier et donc prévenir des risques environnementaux associés à l’inspection des infrastructures critiques », explique André Gourdon.
Autre innovation portée par Elios 3, un capteur LiDAR (LIght Detection And Ranging) intégré scanne en permanence l’environnement pour créer une carte 3D en nuages de points de haute densité, qui s’affiche en temps réel sur l’écran de contrôle du pilote. « Grâce à cette fonction, nous pouvons modéliser en temps réel toutes les zones de cavité. Certaines d’entre elles pouvant faire jusqu’à 14 m de diamètre. Cela nous permet de surveiller l’évolution des terrains géologiques, de suivre avec une extrême fiabilité les travaux de renforcement », souligne André Gourdon.
Le drone pourrait rapidement devenir un outil précieux pour les équipes de chantiers abritant des zones sensibles, mais aussi pour nombre de sites industriels comprenant des infrastructures existantes de type puits d’extraction, cheminées à minerai, systèmes de ventilation, dans le cadre par exemple d’opérations de cartographie en vue de nouveaux travaux de génie civil.