Selon McKinsey, 98% des grands projets de construction impliquent des surcoûts ou des retards. Et 77% affichent des retards supérieurs à 40%… Heureusement, l’émergence de la Construction Tech apporte des solutions. “Je pense que nous passons d’un art à une science”, explique Sue Klawans, SVP de l’entreprise de construction américaine Gilbane. Si on parle beaucoup de BIM, de systèmes d’information ou de traitement des données, l’automatisation du suivi de chantier a moins fait parler d’elle. Néanmoins, les progrès du secteur sont spectaculaires et mobilisent des technologies émergentes tels que les drones ou le LIDAR. Tour d’horizon en trois startups.
Avec Doxel, les drones rejoignent l’équipe.
Dans la Silicon Valley, Andreessen Horowitz est un label. Lorsque cette société de capital risque, l’une des premières et des plus inspirées de la place, investit dans une entreprise ou une technologie, l’attention des observateurs redouble. C’est ce qui s’est produit quand Doxel a reçu 4,5 millions de dollars au terme d’une levée de fonds menée par le célèbre investisseur en janvier 2017. Dans les faits, la startup utilise des technologies que l’on retrouve dans les voitures autonomes comme le LIDAR ou des caméras HD afin d’inspecter en détail les sites de construction. Montés sur des drones volants et roulants, ces dispositifs d’imagerie numérique parcourent sans relâche – et sans opérateur – les intérieurs comme les extérieurs. Ils transmettent ensuite les données à un moteur d’intelligence artificielle. Ce dernier a pour mission d’analyser les images afin de mesurer la progression du chantier tout en détectant avec précision les malfaçons. Un test pilote, mené sur un bâtiment médical de Kaiser Permanente à San Diego, affiche des résultats exceptionnels avec une augmentation de la productivité de l’ordre de 38% !
Paracosm, une baguette magique pour le chantier.
Après avoir reçu 3,3 millions de dollars d’investissements en 2014, Paracosm a finalement été racheté trois ans plus tard par le studio de développement logiciel Occipital, dédié à la vision par ordinateur, pour compléter sa gamme de produits de modélisation de l’espace. Cette fois pas de drone, mais des opérateurs humains qui déplacent le PX-80, un scanner 3D capable de modéliser son environnement à 100 mètres à la ronde. L’objet produit des nuages de points (300 000 points par seconde) qui dessinent les contours de l’édifice scanné avec une marge d’erreur de 2 à 3 centimètres. Facilement interfaçable avec les principaux logiciels de BIM, l’outil de Paracosm permet ainsi de comparer régulièrement la construction réelle au modèle 3D. Cela représente un gain de temps appréciable et surtout une optimisation des maquettes 3D, qui restent encore souvent sous-exploitées passée la phase de conception.
Propeller, plateforme d’analyse de données.
Propeller propose, de son côté, une suite d’outils pour optimiser leur utilisation et traiter efficacement les données cartographiques des sites de chantiers. Deux produits complémentaires, AeroPoints et la Propeller Platform, visent à simplifier le suivi de projets sur des sujets aussi larges que la construction, le mining ou le traitement des déchets… Le premier est un marqueur connecté qui permet au drone de cartographier avec précision (2cm de marge) un site de travaux. Les données sont traitées après le vol du drone et non en temps réel, ce qui améliore la précision. Le second volet concerne la plateforme collaborative, véritable outil de cartographie intégré qui permet aux différents intervenants de travailler sur le même plan et met à disposition des outils essentiels tels que les mesures de distances ou de volumes.