Tous à bord de la révolution Contech !

Les investissements en capital-risque dans la Contech sont passés de 2 milliards d’euros en 2020 à plus de 3,5 milliards d’euros en 2021. Guillaume Bazouin, responsable des programmes Start-up et Intrapreneurs, décrypte les ressorts de cette dynamique prometteuse pour le futur de la construction.

Pourquoi la Contech est-elle une bonne réponse aux défis auxquels la construction fait face aujourd’hui ?

La Contech apporte un large éventail de solutions innovantes. Or nous avons besoin d’une grande diversité de solutions, parce que le champ des problèmes a crû et s’est intensifié ces dernières années. Les défis de la productivité, des impacts des activités sur l’environnement, de la protection des compagnons ou encore du recrutement ne sont pas nouveaux mais ils entrent dans une zone critique. La nécessité de s’équiper, de faire évoluer certaines pratiques, n’est plus optionnelle ; d’autant que les changements sont aussi appelés par certaines modifications en profondeur des lois et règlements qui encadrent le secteur de la construction. Or, les approches actuelles ne suffisent pas à répondre aux problèmes que nous devons traiter. La Contech s’impose alors comme un vivier de solutions nouvelles, d’autant plus clairement que des technologies qui n’existaient pas, ou étaient inaccessibles économiquement jusqu’à très récemment, sont aujourd’hui mobilisables et répondent précisément aux enjeux opérationnels de la construction.

Quelles sont les technologies clés de la Contech ?

Sans garantie d’exhaustivité, et dans le désordre, citons d’abord les drones. Ils sont désormais peu chers et la réglementation existe pour les applications professionnelles : ils s’affirment donc comme une technologie transformatrice. Un autre élément transformateur : tout simplement, le smartphone. La construction ne pouvait pas être digitalisée tant qu’il n’était pas possible de disposer d’unterminal léger et d’une connectivité robuste sur tous les terrains. C’est aujourd’hui une évidence. L’information peut remonter directement, en numérique, depuis les chantiers. Parmi les technologies clés pour la Contech, jouissant d’une forte dynamique, il faut bien sûr citer aussi l’intelligence artificielle, sous la forme à la fois de la reconnaissance automatique d’images, et de dispositifs robotisés, plus ou moins autonomes. Les outils de computer vision se multiplient, pour identifier des objets, prendre des cotes… Le suivi en temps réel de chantier est un cas d’usage très clairement intéressant. La même technologie va par ailleurs permettre de répondre efficacement à l’évolution de la loi, qui oblige les constructeurs à maîtriser leurs flux de déchets. Des solutions existent aujourd’hui pour automatiser leur suivi, à faible coût.

Où en est l’appropriation des solutions Contech par les entreprises ?

Pour faire face aux enjeux réglementaires et environnementaux et pour améliorer la productivité, les très grandes structures ont depuis longtemps mis en place des méthodes et des outils, souvent assez complexes par rapport aux solutions Contech. Ces dispositifs sont là, et il peut être difficile de les remplacer par des solutions en SaaS, intégrant de l’IA, par exemple. Les petites entreprises sont en général bien moins dépendantes de procédés complexes. Leurs dirigeants et conducteurs de travaux ont plus de facilité à déployer des solutions innovantes. Et ils le font d’autant plus volontiers que, le plus souvent, ce sont des solutions qui exigent peu ou pas d’investissement : ce sont des plateformes as a service, des modèles de location…. Les entrepreneurs saisissent très bien l’intérêt de la Contech. Bien sûr, les grandes entreprises sont aussi susceptibles de bénéficier de la révolution Contech, dès lors qu’elles s’organisent pour intégrer à leurs outils existants les solutions nouvelles et centrées sur l’utilisateur, propres à la Contech.

Où la dynamique de la Contech est-elle la plus forte ?

Très nettement, en premier lieu, aux États- Unis ; on trouve, au deuxième rang, Israël, et ensuite les pays nordiques. Et c’est bien parce que nous aimerions que la France prenne la place qu’elle mérite que nous défendons la Contech dans les programmes Start-up de Leonard. La France est un des pays qui forment le plus d’ingénieurs en génie civil et travaux publics par habitant, et trois des dix plus grandes entreprises mondiales du secteur sont françaises…

Que retenir de la Construction Startup Competition 2021, dont Leonard était partenaire ?

Deux choses. La première : nous voyons arriver des entreprises très disruptives, plus seulement des projets d’optimisation de l’existant. Je pense par exemple à hyperTunnel, qui propose une solution radicalement nouvelle pour creuser des tunnels. La seconde, c’est le nombre et la qualité des start-up de la compétition : incomparable ! On voit s’investir dans des projets des profils de CEO avec 20 ans d’expérience : j’y vois la preuve que la Contech devient un des secteurs qui attirent le plus de talents, parce qu’ils sont sûrs d’avoir de l’impact.

La cartographie ci-dessous présente les meilleures start-up en développement rapide qui font avancer les technologies de la construction, selon leur domaine d’innovation et l’impact recherché. Elle a été obtenue à partir des résultats de la Construction Startup Competition 2021, le plus grand concours mondial de jeunes entreprises du secteur de la construction – dont Leonard est partenaire – ainsi que de nos programmes d’accélération Intrapreneur, SEED et CATALYST.

Cartographie des startup de la contech - Leonard

 

Cette interview est issue du Yearbook Leonard « La décennie décisive » 2021-2022. Découvrez-le en suivant ce lien.

 

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